Toxicomanie : "immobilisme" des autorités

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avec AFP

Dans un avis publié mercredi, le Conseil national du sida (CNS) a dénoncé "l'immobilisme préoccupant" de la politique de réduction des risques infectieux liés à la toxicomanie. L'organisme consultatif indépendant note que la progression de l'épidémie d'infection par le virus du sida a ralenti grâce à l'accès à du matériel d'injection stérile et à la diffusion de traitements de substitution aux opiacés (TSO). Or, souligne le CNS, "les politiques relatives aux drogues n'ont pas entraîné une réduction de leur usage" et "n'ont pas permis d'améliorer significativement la situation des usagers de drogue".

Ainsi la transmission des virus des hépatites B et C (VHB et VHC) demeure importante chez les usagers de drogues injectable. La prévalence de la co-infection VIH-VHC est en France "une des plus élevées d'Europe". Les pratiques à risque en lien avec l'injection, telles que partage de seringues ou du petit matériel, "sont importantes", particulièrement chez les populations précaires, les jeunes, les détenus et les femmes.

Le CNS regrette en outre qu'en France les centres d'injection supervisés ("salles de shoot") n'aient pas été autorisés, en dépit du soutien de plusieurs associations et de la Fédération française d'addictologie.