Sida : quelles sont les recherches menées en France ?

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Alors que débute la 21e édition du Sidaction, Europe 1 fait le point sur les recherches menées en France pour trouver un vaccin contre le virus.

"La seule arme qui peut vaincre le sida, c'est la recherche". Voici le mot d'ordre de la campagne 2015 du Sidaction. La 21e édition de cette opération de levée de fonds pour la recherche et prévention contre le sida démarre vendredi. Et en terme de recherche, la France est à la pointe avec quatre projets en cours de test, révèle Le Huffington Post. Tous visent à guérir des personnes contaminées et non pas à empêcher une contamination.

Un vaccin mis à disposition dès 2017 ? Le premier vaccin, le plus ambitieux mais aussi le plus abouti, vise à faire disparaitre toute trace du VIH dans le sang des personnes contaminées. Baptisé Biosantech, ce vaccin permet au corps humain de développer des anti-corps pour détruire les protéines "Tat" sécrétées lorsqu’une personne est infectée par le virus du sida. Pour ce faire, des chercheurs ont créé une protéines "tat" différente de l’originale, afin que le corps développe des anticorps pour s’en protéger. Le but étant d’empêcher le virus de se multiplier.

Plusieurs essais cliniques ont été réalisés, sur des macaques, puis sur des humains, pour tester la fiabilité de ce vaccin. "Pour le moment, les premiers résultats des essais cliniques réalisés sur l'homme sont conformes à ceux réalisés sur les animaux, ils sont donc très encourageants", avance Corinne Treger, fondatrice et présidente de Biosantech contactée par Le HuffPost. Les résultats définitifs de ces essais seront dévoilés en juin 2015. Restera ensuite une dernière étape : l’étude des effets secondaires. "Nous espérons une mise à disposition du vaccin fin 2017, conclut Corinne Treger.

Un vaccin pour préserver le système immunitaire. Un autre vaccin, l’InnaVirVax, vise également à préserver l'immunité de l'organisme du porteur, en empêchant le virus de se multiplier. Ce vaccin cherche à empêcher la baisse des lymphocytes T - qui sont au cœur du système immunitaire et qui sont attaqués lorsque qu’une personne est contaminée. Pour empêcher cette fragilisation du système immunitaire, l’idée est de bloquer l'effet toxique d'un peptide présent sur les cellules infectées. "Ce vaccin pourrait permettre aux malades de vivre sans anti-viraux et de contrôler l'infection", explique Joël Crouzet, le fondateur d'InnaVirVax.

Des tests sont réalisés sur 90 patients en France, en Espagne et en Allemagne. Selon les informations du HuffingtonPost, les premiers résultats seront connus au début de l'année 2016.

Un vaccin avec un virus modifié et inoffensif. Un autre vaccin repose sur le même principe que l’InnaVirVax. "Notre système immunitaire possède deux types de réponse contre une agression : la réponse humorale avec des anticorps qui évacuent le virus, et la réponse cellulaire avec les lymphocytes T qui éliminent les cellules infectées. Le principe de notre vaccin est de stimuler la réponse cellulaire grâce à un virus modifié rendu inoffensif qui transporte un antigène (vecteur lentiviral) dans une cellule clé du système immunitaire pour la forcer à réagir contre le VIH", détaille Renaud Vaillant, directeur général de Theravectys, interrogé par Métro.

Les tests, réalisés sur 38 patients atteints du VIH, se sont terminés en décembre 2014. Et les résultats de l’étude devraient être publiés à l’été 2015. Une seconde phase de test cliniques devraient ensuite avoir lieu. Il est toutefois trop tôt pour avancer une date de commercialisation de ce vaccin.

Un vaccin avec plusieurs vaccins. L'Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites (ANRS) et l'Institut de recherche vaccinale (VRI) développent des recherches pour créer des vaccins associant plusieurs vaccins. Cette stratégie de "Prime Boost" qui "consiste à optimiser les réponses immunitaires avec un premier vaccin ("Prime"), suivi de l’injection d’un second ("Boost"). Ce qui permet d’amplifier la réponse immunitaire", explique l'Agence sur son site.

L'ANRS est en phase de recrutement et recherche 100 participants volontaires non séropositifs pour mener ses essais vaccinaux.

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