Le difficile retour à l'emploi après un cancer

Trois malades du cancer sur dix perdent ou quittent leur emploi dans les deux années qui suivent la survenance de la maladie.
Trois malades du cancer sur dix perdent ou quittent leur emploi dans les deux années qui suivent la survenance de la maladie. © MAXPPP
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Damien Brunon, Anne Le Gall et Raphaël Maillochon , modifié à
TÉMOIGNAGE - Une étude de la Ligue contre le cancer révèle qu’un tiers des malades du cancer quittent leur travail suite à la déclaration de la maladie.

L’INFO. Comme si la maladie, les traitements et les souffrances qu’ils impliquent ne suffisaient pas, une autre épée de Damoclès flotte au-dessus de la tête des malades du cancer. Selon une étude réalisée par la Ligue contre le cancer, trois malades sur dix perdent ou quittent leur emploi dans les deux ans qui suivent la déclaration de la maladie. Conséquence d’un choix de vie, parfois imposé par un employeur indélicat. L’étude de la Ligue contre le cancer révèle encore qu’un salarié malade sur deux déclare que son cancer l'a pénalisé dans son parcours professionnel. Cela concerne surtout les jeunes qui se retrouvent avec des trous dans leurs CV au démarrage de leur carrière ou les personnes âgées de plus de 50 ans, qui se voient parfois imposer des mises à la retraite anticipée.

Mise au placard. Si une part des salariés malades interrogés ont fait le choix personnel de quitter leur emploi à cause de la fatigue, il arrive en effet que certains soient obligés de partir au regard des conditions de travail que leur propose leur employeur. Il n’est en effet pas rare que ce dernier soit réticent à organiser, par exemple, un mi-temps thérapeutique.

“Au début, l’employeur a été plutôt sympathique avec moi. Ça s’est corsé lorsque j’ai pris un mi-temps thérapeutique qui a désorganisé son service", témoigne anonymement une ancienne malade au micro d’Europe 1. "Je me suis retrouvée dans un placard à ne plus pouvoir travailler correctement. Il fallait que je reprenne un temps plein, un mi-temps thérapeutique, ça ne l’intéressait pas. Je n’avais plus de responsabilités, j’étais au travail de 9h à 16h, mais je ne faisais rien”, raconte-t-elle encore.

Le regard des autres. Et si les conditions de travail peuvent rester supportables, le cancer est à lui seul encore un mot tabou sur le lieu de travail. “Les gens passent devant votre bureau et ne s’y arrêtent plus parce qu’on a peur des personnes qui ont le cancer”, confirme le témoin d’Europe 1. Près de 20 % des malades n'osent même pas mentionner le mot de cancer devant leurs collègues de travail.

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