Le Mediator "a pu présenter des risques" (JDD)

  • Copié
, modifié à

Par la voix de sa directrice générale Lucy Vincent, le laboratoire Servier a reconnu que "le Mediator a pu présenter un vrai risque pour certains patients", dans une interview au Journal du dimanche (JDD). "La mort de trois personnes, c'est déjà trop", a-t-elle souligné. "Les calculs à l’origine de ces chiffres alarmants ont été réalisés à partir d’une population qui avait pris du Mediator, sans tenir compte apparemment des autres pathologies dont pouvaient souffrir ces patients", rappelle-t-elle aussi. "La simple constatation d’une valvulopathie ne permet pas de l’imputer systématiquement à un traitement médicamenteux", analyse aussi la responsable.

Commercialisé pendant trente-trois ans, le Mediator a été retiré du marché en 2009, après des alertes en Espagne. Selon une étude parue dans Le Figaro le 18 décembre dernier, le Mediator aurait causé la mort de près de 2.000 personnes. Initialement destiné aux diabétiques, le médicament a été employé en guise de coupe-faim.

Les risques du médicament auraient été connus dès 1998. L’Urcam (Union régionale des caisses nationales d’assurance-maladie) de Bourgogne avait entre autres tiré la sonnette d’alarme. Les médecins de l’assurance-maladie avaient aussi averti par courrier le directeur de l’agence nationale du Médicament, l’ancienne Afssaps. Ils préconisaient alors la "réévaluation du Mediator dans la stratégie thérapeutique de la maladie diabétique".