La loi handicap, cinq ans après

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Cinq ans après le vote de la loi handicap, de nouvelles mesures ont été annoncées.

"2010 sera l'année d'un nouveau souffle" pour lutter contre l'exclusion des handicapés, a indiqué le Premier ministre François Fillon à la veille des ans du vote de la loi handicap. A l’occasion de cet anniversaire, de nouvelles mesures ont été dévoilées.

Un plan pour les sourds et malentendants

Le gouvernement a lancé notamment mercredi un plan de 52 millions d'euros en faveur de l'intégration des sourds et malentendants. Parmi une cinquantaine de mesures est prévu un dépistage systématique pour les jeunes de 16 à 25 ans et vers 60 ans. Au menu également, "au moins" un journal télévisé du soir traduit en langue des signes en 2011 et sous-titrage obligatoire en français de tous les DVD.

Autre annonce : un plan d'action pour les traumatisés crâniens pour juin. Chaque année, 155.000 personnes en sont victimes, dont 8.500 qui en gardent des séquelles invalidantes.

Sanctions pour les employeurs

Des "actions de sensibilisation" spécifiques en direction des employeurs doivent aussi être mises en place. Car depuis le vote de la loi du 11 février 2005, ils sont dans l'obligation de recruter 6% de personnes handicapées, sous peine de sanctions financières. Les PME de moins de 50 salariés avaient jusqu’à maintenant obtenu un délai en raison de la crise.

Dans le domaine de l’emploi justement, François Fillon s’est félicité que 715.000 handicapés aient aujourd'hui un emploi, soit 30% de plus selon lui depuis 2005. Il a par ailleurs réaffirmé que l'allocation adulte handicapé serait réformée pour "être associée à l'exercice d'un travail" et s'est à nouveau engagé sur une augmentation de 25% de son montant d'ici 2012.

Le Premier ministre a annoncé par ailleurs la création d'un comité interministériel du handicap avec comme priorité l'emploi. Un observatoire de l'accessibilité doit également être installé afin de vérifier que les transports et les établissements publics en bénéficient d'ici 2015.

Un bilan négatif ?

Globalement, le bilan de la loi est sévèrement critiqué. La Fnath, association représentant malades, invalides et handicapés, estime qu’elle est "à bout de souffle". "Les maisons départementales des personnes handicapées fonctionnent de manière hétérogène, le taux de chômage des travailleurs handicapés reste le double de celui de la population, le montant de l'allocation aux adultes handicapés stagne en-dessous du seuil de pauvreté, la mise en accessibilité (des lieux) ne connaît aucune accélération", énumère l'association. L'Association des paralysés de France et la fédération des associations pour adultes et jeunes handicapés sont sur la même longueur d’ondes.