FIV : l'impression en 3D pour augmenter les chances de réussite

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Melanie Gomez avec , modifié à
Cette première mondiale effectuée à Montpellier pourrait permettre d'améliorer les résultats d'implantation.

C'est une première mondiale qui a été officiellement annoncée en fin de matinée, lundi : les chercheurs du CHU de Montpellier ont réussi à reconstituer et à imprimer un embryon humain en 3D, au stade où celui-ci n'est encore constitué que de quelques cellules. Une avancée scientifique porteuse d'espoir pour les couples infertiles et qui ont recours à la fécondation in vitro (FIV) : à l'heure actuelle, en effet, deux FIV sur trois se soldent par un échec. Explications.

Rendre visible l'invisible. Dans le cadre d'une FIV, plusieurs embryons sont créés. Intervient alors une étape très délicate : celle où les médecins doivent choisir celui qui va être implanté dans l'utérus, c'est-à-dire celui qui a la plus de chances de mener à une grossesse. Si cette étape est si délicate, c'est que les médecins effectuent quasiment cette sélection "à l'aveugle". Le seul outil sur lequel ils peuvent s'appuyer ? Un microscope… mais cela n'est guère suffisant pour déceler tous les défauts de l'embryon encore totalement invisible à l'œil nu.

Or, cette nouvelle technique révolutionnaire permettrait de passer de l'invisible au visible. En résumé, avec quelques photos et un logiciel, les chercheurs ont réussi à agrandir et matérialiser un embryon, au stade préimplantatoire, pour en faire une impression en 3Dimensions.

embryo

Une impression 3D révolutionnaire. Cette impression 3D, qui est donc la réplique exacte mais agrandie de l'embryon préimplantatoire, fait environ la taille d'une pomme. De part sa taille, l'objet - qui évidemment n'a rien d'humain - peut ainsi être observé sous toutes les coutures par les médecins. Ces derniers peuvent ainsi choisir plus facilement l'embryon "champion", c'est-à-dire celui qui a l'apparence la plus régulière et la coquille la plus fine. L'embryon est, en effet, un peu comme un poussin : plus la coquille est fine et plus il pourra en sortir facilement pour s'implanter dans l'utérus.

"L'imprimé en 3D nous permet de examiner l'embryon tranquillement. Plus la coquille de l'embryon est épaisse, plus on sait que l'on aura du mal à éclore et à sortie pour s'implanter dans l'utérus", a expliqué à Europe1 le Pr Samir Hamamah, à l'origine de la première mondiale.

Une avancée porteuse d'espoir. Cette technique devrait améliorer sensiblement le taux de succès d'implantation des embryons dans le cadre des FIV. Un défi majeur puisqu’aujourd’hui, 85 % des embryons ne s'implantent pas dans l'utérus.