"Discriminé, même à l’heure actuelle"

© REUTERS
  • Copié
avec Ariane Lavrilleux , modifié à
Frédéric vit avec le VIH depuis 23 ans et regrette que les mentalités aient peu évolué.

Il y a 30 ans, le monde découvrait le virus du sida. Depuis, près de 30 millions de personnes sont mortes du syndrome d'immunodéficience acquise. Depuis sa découverte du VIH, les traitements ont évolué et il est désormais possible de vivre un peu plus longtemps avec le sida.

Mais 30 ans après la peur des séropositifs n'a pas disparu, comme en témoigne Frédéric Navarro, séropositif depuis 23 ans. Ce dernier a appris sa séropositivité à la fin des années 80 mais, révolté, il a mis deux ans à accepter sa maladie, et à commencer à se soigner.

"On est réellement discriminé"

Aujourd'hui, il survit grâce à la trithérapie, un traitement très lourd et épuisant, synonyme d’une dizaine de cachets à prendre chaque jour. Mais pour lui les progrès de la recherche n'ont rien changé au regard de la société sur les séropositifs.

"J’ai pris le parti de me présenter en tant que séropositif, ce qui m’a valu de ne pas être soigné par des dentistes", regrette Frédéric Navarro, qui ajoute : "on est réellement discriminé, même à l’heure actuelle. Trente ans après, c’est toujours la même zone."

"Je me considère comme un sous-citoyen", déplore-t-il :

"Ça a bouffé la moitié de ma vie mais je ne me plaindrai pas", conclue-t-il. Si bien qu’aujourd'hui, il a transformé sa colère en action.. Engagé dans l'association Act UP. Il milite contre ces discriminations et aussi pour davantage de prévention.