VIDÉOS - Affaire Benalla : l'audition du préfet de police de Paris en six déclarations

Le préfet de police Michel Delpuech a à son tour répondu aux questions des députés dans l'après-midi.
Le préfet de police Michel Delpuech a à son tour répondu aux questions des députés dans l'après-midi. © AFP
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Ophélie Gobinet et AFP , modifié à
Le préfet de police de Paris Michel Delpuech a répondu lundi aux questions des députés de la commission des lois sur l'affaire Benalla. 
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Après le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, qui était invité à s'expliquer lundi matin devant la commission d'enquête de la Commission des lois de l'Assemblée nationale sur l'affaire Benalla, le préfet de police de Paris Michel Delpuech a à son tour répondu aux questions des députés dans l'après-midi. Devant les députés, il a dénoncé des "dérives inacceptables" et a indiqué avoir été "informé le 2 mai" des ressorts de l'affaire par "un collaborateur du cabinet du président de la République". Europe 1 revient sur les déclarations marquantes de Michel Delpuech lors de son audition à l'Assemblée. 

 "J'ai découvert avec étonnement et surprise la présence de monsieur Benalla dans la salle de commandement"

Michel Delpuech assure avoir découvert avec "étonnement et surprise" la présence d'Alexandre Benalla le soir du 1er mai dans la salle de commandement de la préfecture de police. "En cette salle de commandement, alors que nous faisions le tour des pupitres pour serrer la main des fonctionnaires, j'ai découvert avec surprise, étonnement, la présence dans la salle de monsieur Benalla". "Vous êtes là ?", l'interroge alors le préfet de police de Paris. Réponse : "J'étais sur le terrain, je suis venu". 

"Le 2 mai, un collaborateur de Macron venait aux nouvelles de 'l'affaire Benalla'. Je ne comprend pas de quoi il parle"

Le préfet de police de Paris affirme également avoir été mis au courant des violences sur les manifestants commises le 1er mai par un appel d'un collaborateur du directeur de cabinet d'Emmanuel Macron au lendemain des faits. Michel Delpuech dit avoir reçu un appel de Laurent Hottiaux, qui travaille auprès du directeur de cabinet du chef de l'État, le 2 mai "vers 10h15": "Il venait aux nouvelles auprès de moi sur, je cite, 'l'affaire Benalla' (...). Je ne comprends pas de quoi il parle et ma réponse est toute de surprise". "Cet appel m'a appris l'existence de l'affaire Benalla", a-t-il ajouté. Devant les députés, le préfet de police indique avoir lancé des investigations pour comprendre comment Alexandre Benalla s'était retrouvé sur la place de la Contrescarpe et affirme ne pas en avoir été informé. 

"Il était établi pour moi que le cas Benalla était traité" par le cabinet de l'Élysée

Le préfet de police ajoute avoir pensé que le "sujet Benalla" avait été "traité" par l'Elysée dès le lendemain de la manifestation du 1er mai et des violences commises par le proche collaborateur d'Emmanuel Macron. Après avoir appris l'existence de la vidéo, Michel Delpuech raconte avoir contacté le ministère de l'Intérieur, qui lui a répondu être "déjà en liaison" avec la présidence de la République. Dès lors, "il était établi pour moi que le sujet Benalla était traité par l'autorité hiérarchique dont il dépendait", a déclaré le préfet devant la commission des Lois de l'Assemblée nationale. Il affirme en outre n'avoir "jamais" été sollicité pour qu'Alexandre Benalla accompagne des policiers en tant qu'"observateur" le 1er mai. Il portait ce jour-là brassard, casque et radio de police.

"Des dérives inacceptables, condamnables, sur fond de copinages malsains" 

Sur un ton grave, Michel Delpuech fait part de sa consternation. "Cette 'affaire', comme le dit la presse, n'est évidement pas sans conséquences sur la préfecture de police. Fondamentalement, ces événements résultent de dérives individuelles inacceptables, condamnables, sur fond de copinages malsains". Le préfet de police raconte aussi comment, "dans la stupeur", il apprend que trois fonctionnaires de police ont remis à Alexandre Benalla le "double des enregistrements vidéos des événements de la Contrescarpe". Ces trois fonctionnaires, ainsi qu'Alexandre Benalla, ont par ailleurs été mis en examen pour "violences en réunion n'ayant pas entraîné d'incapacité" et "immixtion dans l'exercice de la fonction publique". 

"J'ai prêté serment, je dis la vérité !"

Alors que la présidente de la Commission des lois Yaël Braun-Pivet demande à Michel Delpuech s'il ignorait bien la présence de deux observateurs place de la Contrescarpe, le préfet de police indique "dire la vérité". Je le confirme, j'ai prêté serment en début de séance, je dis la vérité, je le confirme". "J'ajoute que monsieur Benalla était un interlocuteur connu", a-t-il poursuivi, précisant n'avoir eu connaissance de l'existence de Vincent Crase, lui aussi filmé en train de malmener des manifestants le 1er mai, qu'au moment où l'affaire a été révélée. "Je n'en n'avais jamais entendu parler" .

"Ce n'est pas la place d'un observateur de faire lui-même le maintien de l'ordre"

Michel Delpuech a taclé le comportement d'Alexandre Benalla au cours de la manifestation du 1er-Mai pour laquelle le préfet de police disposait d'éléments laissant présager une situation risquée. "Ce n'est pas la place d'un observateur de faire lui même le maintien de l'ordre. Si c'est un observateur raisonnable, sage et intelligent, il reste à sa place en retrait", a lâché Michel Delpuech.