Valls à Sarkozy : "le droit d'asile ne se découpe pas en tranches"

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B.B avec AFP , modifié à
Manuel Valls a critiqué la proposition de Nicolas Sarkozy de créer un statut de réfugié de guerre, en arguant que "le droit d'asile ne se découpe pas en tranches".

"Le droit d'asile ne se découpe pas en tranches". La réponse de Manuel Valls à Nicolas Sarkozy est tranchante. Dans un entretien au Figaro, jeudi, le patron des Républicains a proposé la création d’un statut de "réfugié de guerre" pour certains migrants arrivant en Europe. Hors de question, lui a répondu le Premier ministre, interrogé lors d'une conférence de presse à Matignon.

"Ce statut de réfugié, il n'est pas divisible". "Le droit d'asile, le droit d'accueillir les réfugiés, est un droit universel, un droit international écrit dans l'ensemble des conventions qui régissent la communauté internationale" et il est donc "au cœur de notre loi fondamentale", a appuyé Manuel Valls. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait lui aussi repris de volée Nicolas Sarkozy, un peu plus tôt dans la journée. "Dans l'histoire longue de notre pays, est réfugié quiconque est persécuté dans son pays en raison de ses origines, de sa religion, de ses convictions."

"Il suffit d’appliquer la directive européenne !" Interrogé jeudi matin sur Europe 1, Pierre Henry, président de l’association Terre d’asile, a de son côté rappelé que ce que propose le leader de l’opposition existe déjà : "Je voudrais indiquer à Nicolas Sarkozy qu’il existe, dans l’Union européenne, la possibilité d’accorder une protection temporaire, précisément pour les cas d’afflux massif aux frontières, comme on le voit aujourd’hui. On a la possibilité d’accorder une résidence de un à trois ans avec retour dans le pays d’origine, si celui revient à meilleure fortune. Il suffit d’appliquer la directive européenne !"