«Une gifle n'est pas égale à un homme qui bat sa femme» : la phrase de Bompard qui ne passe pas

La phrase prononcée par Manuel Bompard a fait polémique.
La phrase prononcée par Manuel Bompard a fait polémique. © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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avec AFP , modifié à
Interrogé sur l'affaire Adrien Quatennens, Manuel Bompard a déclaré que "une gifle n'est pas égale à un homme qui bat sa femme tous les jours". La phrase, prononcée dans la matinale de Cnews par Manuel Bompard, a été vivement critiquée sur les réseaux sociaux et par l'ensemble de la classe politique.

Propos "abjects" ou "honteux", "taisez-vous!" : plusieurs personnalités de gauche et du gouvernement ont vivement critiqué vendredi les propos du député LFI Manuel Bompard qui a notamment assuré qu'"une gifle n'est pas égale à un homme qui bat sa femme tous les jours". "Je ne minimise pas les faits (...), j'essaie de faire la part des choses : une gifle n'est jamais acceptable mais une gifle n'est pas égale à un homme qui bat sa femme tous les jours et une gifle n'est pas égale à une personne qui est accusée de viols après avoir drogué les personnes qui l'accusent", a déclaré sur Cnews ce très proche de Jean-Luc Mélenchon, interrogé sur l'affaire Adrien Quatennens.

"Des propos abjects qui banalisent la violence"

"Il faut qu'on arrive sur ces sujets à avoir de la nuance, à avoir des principes qu'on doit respecter, et il faut prendre en compte les paroles de celles qui s'expriment sur ce type de sujet", a-t-il poursuivi. "Des propos abjects qui banalisent la violence. Des propos qui abîment le combat contre les violences faites aux femmes. Des propos qui vous discréditent totalement sur ce sujet", a réagi sur Twitter quelques heures plus tard la ministre déléguée à l'Égalité Femmes-Hommes, Isabelle Rome.

"Taisez-vous, maintenant ! Ça suffit !!", a abondé Marlène Schiappa, qui a également tenu ce portefeuille avant celui de secrétaire d'État à l'économie sociale et solidaire dans un tweet, jugeant que ces propos "font un tort considérable au combat pour la protection des femmes face aux violences". "Comment peut-on oser?", a pesté la cheffe du groupe renaissance à l'Assemblée, Aurore Bergé. 

"Une gifle à sa conjointe est un délit", rappelle Sandrine Rousseau

"MAIS C'EST PAS POSSIBLE! ", s'est également indignée la militante féministe et conseillère EELV de Paris, Raphaëlle Remy-Leleu, sur le réseau social. "Ce que tu racontes avec les camarades insoumis depuis une semaine est insupportable. Ne parle plus des violences. Arrêtez au moins de nous faire souffrir. Trouvez le courage d'en parler avec une féministe et d'encaisser à la fois votre manque de connaissance du sujet, votre complaisance politique, ainsi que la douleur et la colère que vous générez", a-t-elle insisté.

Sur LCI, la députée EELV Sandrine Rousseau a en outre rappelé qu'"une gifle à sa conjointe est un délit". "C'est ça qu'il faut bouger parce que tous ces mots-là, ce sont des mots qui minimisent les actes", a-t-elle estimé. A l'extrême droite, Julien Odoul (RN) a évoqué un "naufrage", tandis que Gilbert Collard (Reconquête!) estimait que "la hiérarchisation (des faits) est, en elle-même, insupportable!". Le député LFI du Nord Adrien Quatennens a reconnu dimanche des violences conjugales contre sa femme, dont une gifle, et s'est mis en retrait de son poste de coordination du mouvement. Le parquet de Lille a ouvert une enquête à la suite du dépôt d'une main courante par Céline Quatennens.

La "mise au point" de Manuel Bompard sur ses propos

Dans un tweet publié en début d'après-midi, Manuel Bompard a effectué une "mise au point" sur son interview accordée à CNews. "Je n'ai jamais dit, ni pensé, qu'une gifle n'était pas grave. C'est un fait grave et inacceptable et je l'ai rappelé ce (vendredi) matin dans mon propos", écrit le député insoumis, répondant à un certain nombre d'internautes qui ont dénoncé sa phrase sur les réseaux sociaux.