Un maire sur deux envisage de ne pas se représenter en 2020

55% des maires des communes de moins de 500 habitants envisagent d'abandonner leur mandat, contre 9% dans celles de plus de 30.000. (Photo d'illustration.)
55% des maires des communes de moins de 500 habitants envisagent d'abandonner leur mandat, contre 9% dans celles de plus de 30.000. (Photo d'illustration.) © ROBERT FRANCOIS / AFP
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avec AFP
Cette enquête de l'Observatoire de la démocratie de proximité et du CEVIPOF (Science-Po) met en exergue la "résignation" et "l'incertitude" de nombreux maires. 

Un maire sur deux ne souhaite pas se représenter aux municipales de 2020, notamment dans les petites communes, selon une enquête de l'Observatoire de la démocratie de proximité publiée jeudi. Entre "résignation et incertitude", 49% des maires sortants interrogés disent vouloir "abandonner tout mandat électif". En 2014, 40% des maires avaient effectivement été renouvelés aux municipales.

Si un tel renouvellement traduirait "une vitalité de la démocratie", il "met aussi en exergue une certaine crise des vocations", selon cette enquête conduite en partenariat par le CEVIPOF (Science-Po) et l'Association des maires de France (AMF) à quelques jours du congrès des maires (19-22 novembre).

De fortes disparités en fonction de la taille des communes. De fortes disparités apparaissent toutefois selon la taille des communes. Ainsi, si 55% des maires des communes de moins de 500 habitants envisagent d'abandonner leur mandat, ils ne sont que 28% dans les communes de 5.000 à 10.000 habitants et 9% dans celles de plus de 30.000. Les raisons multiples de cette tendance traduisent "une forme de résignation des maires contenue par un sens du devoir", souligne l'enquête. 

L'âge du maire est un élément déterminant dans la décision d'abandonner tout mandat. Et deux explications reviennent : 71% d'entre eux mettent en avant leur souhait de privilégier leur vie professionnelle et familiale et 52% estiment avoir rempli leur devoir civique. Ce dernier sentiment "ne traduit pas à proprement parler un malaise, mais au contraire un signe de bon fonctionnement de la démocratie locale". Plus d'un tiers des maires (33,9%) invoquent le manque de moyens financiers pour assumer leur fonction et 14,8% le manque de personnels. 

"Des difficultés à satisfaire les demandes de leurs administrés". "De manière plus alarmante", 36% des maires expliquent avoir "de plus en plus de difficultés à satisfaire les demandes de leurs administrés". Le lien entre l'élu et la population est ainsi de plus en plus perçu "comme une relation entre citoyen 'contribuable' et maire 'fournisseur de services'". Nombre de maires expriment enfin leur sentiment d'être dépossédés de leur capacité d'action au sein des intercommunalités. 20% des 35.357 maires ont répondu au moins partiellement à un questionnaire qui leur a été adressé pour cette enquête.