Un agresseur du député FN Ludovic Pajot condamné, l'autre sera rejugé

Le député FN est le benjamin de l'Assemblée nationale, à 23 ans.
Le député FN est le benjamin de l'Assemblée nationale, à 23 ans. © DENIS CHARLET / AFP
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avec AFP
Après l'agression d'un député FN du Pas-de-Calais samedi soir, un homme a été condamné à six mois de prison avec sursis et le second sera rejugé après une vice de procédure.

Un des auteurs de l'agression du député FN Ludovic Pajot samedi soir à Béthune, dans le Pas-de-Calais, a été condamné à six mois de prison avec sursis mercredi par le tribunal correctionnel de la ville, tandis que l'autre prévenu sera rejugé en raison d'un vice de procédure. Le tribunal a pris en compte le fait que le premier, Julien R., 29 ans, ignorait la qualité de député de Ludovic Pajot au moment où il l'a agressé d'une manchette et d'une balayette à la sortie d'un bar, réagissant à un "sourire narquois" et un "mauvais regard" sous le coup de l'alcool. Mais il est allé au-delà des réquisitions du parquet qui avait demandé cinq mois avec sursis.

Vice de procédure. En revanche, le tribunal a fait droit à la demande en nullité de l'avocate d'Antoine B., 28 ans, qui soulevait une infraction dans le code de procédure pénale. Celui-ci avait avoué savoir que Ludovic Pajot (23 ans) était élu FN au moment où il lui a donné un coup de pied dans les jambes et pourchassé, en vain, dans un bar. "Il a vu sa garde à vue levée le 9 octobre, a reçu une convocation pour se présenter non pas libre devant le procureur, mais au commissariat le 11 octobre à 08h", a expliqué la présidente Sarah Hourtoule. "Le tribunal constate donc qu'il a été présenté au procureur de la République après avoir été présenté aux policiers et entravé", ce qui constitue une infraction à la procédure.

"Ses idées me répugnent". Dans les prochaines semaines, soit le parquet réinitialise la procédure en vue d'un nouveau procès, soit "on va faire une citation directe" pour s'assurer qu'il ait lieu, a prévenu Me Maxime Moulin, l'avocat de Ludovic Pajot. Durant le procès, Antoine B. avait expliqué avoir agressé Ludovic Pajot "parce qu'il fait partie du FN", et que "ses idées me répugnent". Dimanche, Ludovic Pajot a dénoncé avoir "soudainement été pris à partie par un groupe d'individus dont certains se revendiquant de l'extrême gauche antifa". Mais la notion de violences en réunion n'a pas été retenue par le parquet face à ces agressions séparées dans le temps et l'espace, et aucun des deux prévenus n'est membre d'une organisation antifasciste.