Guerre Ukraine 4:18
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Solène Leroux , modifié à
Invité d'Europe Midi week-end, l'ancien ambassadeur de France en Russie Jean de Gliniasty a expliqué que la volonté de Vladimir Poutine de combattre les Ukrainiens était en train de créer un fort sentiment patriotique. "Par le feu apparaît une nation", a-t-il déclaré.
INTERVIEW

Alors que l'offensive s'étend désormais sur tout le pays, et que la Russie a appelé à l'élargir encore un peu plus, le président ukrainien Volodymyr Zelensky communique énormément depuis hier soir par Twitter avec des vidéos. Selon l'ancien ambassadeur de France en Russie Jean de Gliniasty, invité d'Europe Midi week-end, "c'était un peu son métier avant d'être président", rappelant le passé de comédien du dirigeant. "Mais si on pouvait alors s'interroger sur ses capacités, maintenant, il a fait la preuve que non seulement c'est un communicant, mais en plus, c'est un président."

Une guerre de communication

La communication est d'ailleurs un enjeu clé de ce conflit. Vladimir Poutine a qualifié hier le président ukrainien de néonazi. Un mot fort, mais aussi "ridicule" d'après Jean de Gliniasty, également directeur de recherche à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), d'autant plus "que Zelensky est d'origine juive". Et le chercheur d'affirmer que ce dernier "a été élu après des élections régulières". Volodymyr Zelensky, avait d'ailleurs mis la réconciliation russo-ukrainienne en bonne place dans son programme. "Ce genre d'accusations est complètement hors de propos", affirme-t-il.

Un bain de sang annoncé

D'après l'ancien ambassadeur, "le calcul de Poutine était que l'Ukraine s'effondre très vite". Pour lui, depuis longtemps le président russe dit "qu'il n'y a pas de nation ukrainienne", et en poussant ce conflit, "on assiste à la naissance d'une nation" : "Par le feu apparaît une nation." Il est persuadé que "ça va être un bain de sang" qui va acter définitivement le divorce entre l'Ukraine et la Russie. Une situation dont les Russes "sont très tristes" : "L'opinion russe ne veut pas ça", assure Jean de Gliniasty.