Emmanuel Macron, Olaf Scholz et Vladimir Poutine se sont entretenu par téléphone samedi. 1:19
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avec AFP , modifié à
À la suite d'un nouvel échange samedi entre Vladimir Poutine, Emmanuel Macron et Olaf Scholz sur la guerre en Ukraine, la présidence française a réfuté les accusations du président russe sur des "violations flagrantes" du droit humanitaire par les forces ukrainiennes, qui sont "des mensonges". Paris a également appelé Moscou à lever le siège de Marioupol.

Les accusations de Vladimir Poutine sur des "violations flagrantes" du droit humanitaire par les forces ukrainiennes sont "des mensonges", a réagi l'Elysée à la suite d'un nouvel échange samedi entre le président russe, Emmanuel Macron et Olaf Scholz, selon l'Elysée. Cette discussion de 75 minutes entre les trois hommes, la seconde en deux jours après celle de jeudi, s'est "focalisée" sur la demande de Paris et Berlin sur "un cessez-le-feu immédiat et sur l'amorce d'une solution diplomatique", ont précisé séparément la présidence française et la chancellerie allemande.

L'appel à Moscou de lever le siège de Marioupol

Avant cet appel, Emmanuel Macron et Olaf Scholz avaient chacun eu un entretien avec le président ukrainien Voldymyr Zelensky, qui leur a demandé d'intervenir auprès du président Poutine pour que cessent immédiatement les combats alors que l'armée russe resserre l'étau sur Kiev et continue les bombardements sur d'autres villes. Volodymyr Zelensky leur a également demandé de l'aider pour faire libérer le maire de la ville ukrainienne de Melitopol, enlevé la veille par les Russes selon Kiev.

Dans la cité portuaire stratégique de Marioupol, dévastée par près de deux semaines de siège, "la situation est très difficile, humainement insoutenable", et la "seule décision que le président Poutine doit prendre, c'est lever le siège", a par ailleurs indiqué l'Elysée. Pour Paris, le chef du Kremlin a proféré des "mensonges" lorsqu'il a évoqué, dans la discussion, des "violations flagrantes" des droits humains par l'armée ukrainienne qui utiliserait des civils comme "boucliers humains", selon Moscou. Emmanuel Macron lui a répondu que "les exactions de l'armée russe devaient cesser" et que les "violations" de "la pire des manières" pouvaient être, "au sens du droit international et sous réserve de l'enquête en cours", "qualifiées de crimes de guerre".

Paris ne relâchera pas la "pression maximale"

Au terme de cette conversation, qualifiée de "très franche et difficile" dans un "moment dramatique", Emmanuel Macron "est déterminé à utiliser toutes les ressources de la diplomatie, à savoir le dialogue très exigeant" avec Vladimir Poutine, mais aussi les sanctions, "qui sont de nature historique" avec "une mise au ban" de la Russie, selon la présidence.

"Nous mettons une pression maximale et nous ne lâcherons pas", a indiqué la présidence française. Concernant la menace d'une possible utilisation d'armes chimiques en Ukraine par Moscou, elle a souligné que l'exigence d'Emmanuel Macron était "très forte pour que le conflit cesse au plus vite afin d'éviter le pire, dont le recours à des armes illicites ou la destruction des villes". Paris a répété que de nouvelles sanctions allaient être examinées "sans tabou", comme l'avait déclaré vendredi Emmanuel Macron en clôturant le sommet européen de Versailles, où les 27 se sont entendus pour doubler les financements pour des armes à l'Ukraine.

Depuis leur rencontre le 7 février au Kremlin, Emmanuel Macron a eu neuf entretiens téléphoniques, en comptant celui de jeudi dernier, avec Vladimir Poutine, selon le décompte de l'Elysée.