Tensions entre Alger et Paris : pourquoi François Bayrou fait-il le choix de se tenir à distance du sujet ?
La crise diplomatique entre la France et l'Algérie, une épine dans le pied de François Bayrou ? Alors que le Premier ministre doit faire sa déclaration de politique générale ce mardi, le maire de Pau prend le soin d'éviter le sujet. Objectif : ne pas créer de tension avec le bloc de gauche, afin d'éviter la censure.
"L'Algérie doit respecter la France. La France doit respecter l'Algérie". Lors d'une interview, Gérald Darmanin, le ministre de la Justice, a appelé à remettre à plat les relations diplomatiques entre les deux pays alors que le torchon brûle plus que jamais entre Paris et Alger. Une crise diplomatique que le Premier ministre François Bayrou prend avec des pincettes à la veille de sa déclaration de politique générale.
Car, au moment où il cherche toujours l'équilibre pour ne pas être renversé, François Bayrou sait qu'il a intérêt à se tenir éloigné du délicat dossier de l'Algérie, même si certains poids lourds de son gouvernement et de son camp réclament une ligne de fermeté à l'égard d'Alger.
Se cacher dans l'ombre d'Emmanuel Macron ?
Le Premier ministre ne devrait pas peser en ce sens, sauf à prendre le risque de se couper totalement de la gauche, hostile notamment à tout durcissement de la politique de visas. Or, à ce stade, le pari de François Bayrou, pour rester à Matignon, consiste à tenter de conclure un accord de non censure avec les Socialistes, les Écologistes et les Communistes pour ne pas compromettre les discussions.
Le maire de Pau devrait donc s'efforcer de maintenir le statu quo avec Alger. "S'il ne veut pas s'aventurer sur un terrain miné, François Bayrou n'a qu'à le laisser à Emmanuel Macron", confie un poids lourd du camp présidentiel, qui ajoute que le Premier ministre pourrait facilement se retrancher derrière le domaine réservé du chef de l'État.