Taubira sur la déchéance de nationalité : "J'espère que la gauche n'aura pas à assumer"

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Christiane Taubira le jour de sa démission, le 27 janvier dernier. © DOMINIQUE FAGET / AFP
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avec AFP , modifié à
Dans un entretien accordé au journal "Le Monde", Christiane Taubira revient mardi sur les raisons de sa démission.

"La gauche n'a pas à assumer". L'ancienne garde des Sceaux Christiane Taubira a dit espérer, dans un entretien au Monde, "que la déchéance de nationalité ne sera pas inscrite dans la constitution", pour que "la gauche [n'ait] pas à assumer une telle décision". "J'espère que la déchéance de nationalité ne sera pas inscrite dans la Constitution. Oui, j'espère très sincèrement que la gauche n'aura pas à assumer une telle décision", insiste l'ex-ministre de la Justice, moins d'une semaine après son départ du gouvernement.

La déchéance de nationalité critiquée. "Je ne suis pas seule à l'oeuvre. Il y a une dynamique. J'ai vu des députés pourtant archi-loyaux à l'égard de la majorité avoir le courage d'écrire des tribunes en ce sens dans la presse de leur circonscription. La gauche, ce n'est pas un chef bonapartiste ! C'est un mouvement et le sens de la délibération collective", souligne l'ancienne garde des Sceaux. Christiane Taubira a démissionné du gouvernement en raison de son désaccord sur la réforme constitutionnelle voulue par François Hollande, qui rend notamment possible "la déchéance de la nationalité française ou des droits attachés à celle-ci" en cas de crime ou de délits terroristes. Elle publie un livre, Murmures à la jeunesse, dans lequel elle explique son opposition, tout en épargnant François Hollande.

L'ancienne députée de Guyane a été remplacée Place Vendôme par Jean-Jacques Urvoas. "Je n'ai aucun commentaire à faire sur Jean-Jacques Urvoas. Vous le jugerez sur ses actes", a-t-elle simplement déclaré au Monde.