Sylvie Goulard : " Le défi, c’est la place de l’Europe dans le monde"

Sylvie Goulard
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A.D , modifié à
Sylvie Goulard, députée européenne, auteur de L'Europe pour les nuls était l'invitée de David Abiker, samedi dans "C’est arrivé cette semaine".
INTERVIEW

Jeudi à Davos, le Premier ministre Manuel Valls s’est inquiété que L’Europe sorte de l’histoire. Le risque peut-il se concrétiser ? c'est la question que David Abiker a posé à la députée européenne Sylvie Goulard, qui était son invitée samedi, dans C'est arrivé cette semaine.

L'hypothèse dun "Brexit". La sortie des Britanniques de l'Europe, est "possible, souligne Sylvie Goulard. Les traités prévoient une sortie, l'Europe n'est pas une prison. Ce qui gêne ce sont les modalités de ce départ. Ils demandent un certain nombre de concessions avec la main sur la porte. Or ils demandent de reconsidérer le contrat commun. Il faut savoir leur dire non sur un certain nombre de points. David Cameron, Premier ministre britannique, prend un double risque : la désintégration de l'Union européenne et celle de son propre pays."

Manque de concret. Autre souci majeur souligné par David Abiker : le bilan négatif de l'Europe depuis six mois : "sur les réfugiés, on attend des mesures concrètes, Shengen est remis en cause, l'Autriche rétablit ses frontières, la crise grecque a prouvé une extrême fragilité des mécanismes de régulation. Comment inventer un nouveau récit ? ", demande-t-il. "Il ne faut pas nier les crises. Mais la vraie question n’est pas que fait l’Europe mais qui fait l'Europe ? Est-ce qu'il y a eu des initiatives ? Quel est le rôle de la France ? Est-ce que des personnes ont noué des liens au-delà des frontières ?  Gouverner comme avant ne tient plus la route. On a besoin d’un changement d’échelle." 

Le barrage des présidentielles. Mais l'attention pour elle est ailleurs, bloquée sur le plan national. "En France, on ne pense qu’aux présidentielles, ça nuit à la discussion de fond. Le défi qui est devant nous, c’est la place de l’Europe dans le monde. Nous avons besoin de redéfinir un projet européen avec les Allemands. Les vrais enjeux sont la défense et la sécurité dans un monde très incertain. Allons-nous continuer à avoir une défense nationale ou allons-nous passer à autre chose ? Cette question est repoussée depuis des années. On a laissé beaucoup de chantier en déshérence, et maintenant on dit que c'est la faute de l'Europe. L'Europe est un jardin mal entretenu mais les jardiniers, c'est nous."