1:09
  • Copié
Ugo Pascolo / Crédits photo : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP , modifié à
Alors que les usagers du rail subissent un nouveau mouvement de grève de la part des contrôleurs de la SNCF, le jugement des Français est sans appel. Pour 64% d'entre eux, le fait que cette grève se déroule pendant les vacances scolaires est constitutif d'un abus du droit de grève.  

Un jugement sans appel. Avec le nouveau mouvement social des contrôleurs de la SNCF, en plein week-end de chassé-croisé des vacances de février, c'est un nouveau cauchemar que vivent les usagers du rail. Et avec ce nouveau débrayage resurgit la question de la limitation du droit de grève lors des périodes de vacances scolaires. Selon un sondage CSA pour Europe 1, CNews et JDD* 64% des Français jugent que le fait que cette grève se déroule durant les vacances scolaires constitue un usage abusif du droit de grève. 35% sondés estiment le contraire, et 1% ne se prononce pas. 

74% des 50 ans et plus pensent qu'il s'agit d'un abus

Dans le détail, que l'on analyse les résultats sous le prisme du sexe, de la situation socioprofessionnelle ou de l'âge, tous sont majoritairement d'accord avec l'idée d'un usage abusif du droit de grève. Tous, sauf la tranche des 25-34 ans. 49% sont d'accord, 49% ne le sont pas, et 2% s'abstiennent... Les 50 ans et plus sont les plus durs avec les grévistes de la SNCF puisque 74% pensent qu'ils abusent du droit de grève. Un chiffre qui tombe à 51% chez les moins de 35 ans (tranche 18-25 et 24-35 cumulées). Les femmes sont 66% à pencher en faveur de l'avis de la majorité, tandis que les hommes sont 63%. 

Un clivage gauche-droite

Pour trouver un clivage, il faut en réalité se pencher sur les opinions politiques. À gauche, seulement 41% des sondés voient dans ce nouveau mouvement de grève des contrôleurs un usage abusif du droit de grève. Plus spécifiquement, 33% des sympathisants LFI et 40% des électeurs Europe Ecologie - Les Verts. Seuls les sondés proches du PS ont un avis divergent des autres électeurs de gauche, avec 53% de "oui" contre 45% de "non" et 2% qui ne se prononcent pas. 

À droite, c'est tout un autre son de cloche. 74% des sympathisants pensent qu'il s'agit effectivement d'un abus du droit de grève, une proportion qui grimpe jusqu'à 85% chez les LR. Les électeurs du Rassemblement national sont en queue de cortège, avec 69%. Un chiffre beaucoup plus bas que les sympathisants de la majorité, qui sont 84% a voir dans ce nouveau mouvement social un abus du droit de grève.

*Questionnaire auto-administré en ligne sur panel réalisé les 15 et 16 février. Échantillon national représentatif de 1.000 personnes âgées de 18 ans et plus. Méthode des quotas basée sur les critères de sexe, d’âge et de profession du répondant après stratification par région et catégorie d’agglomération. Afin d’assurer la représentativité des résultats, les données ont été redressées sur les variables de sexe, âge, profession, région et catégorie d’agglomération.