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M.B. , modifié à
Le président de l'UDI exige le retrait de la loi El Khomri. Et se dit prêt à s'allier à la gauche pour renverser le gouvernement lorsque le texte reviendra à l'Assemblée.
INTERVIEW

Malgré l'usage du 49-3 pour faire passer le texte en force, le parcours législatif de la loi El Khomri est encore loin d'être terminé. Le projet de loi, qui sera bientôt examiné par le Sénat, reviendra dès le mois de juillet à l'Assemblée nationale. Et l'exercice devrait être plus difficile encore pour le gouvernement, qui pourrait faire face à une alliance de la gauche et du centre pour soutenir une motion de censure. "S'il y a une motion de censure déposée par des gens de gauche, à moins qu'elle ne soit totalement déraisonnable dans son texte, nous la voterons", a en effet indiqué, lundi sur Europe 1, le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde.

L'échec d'une première motion de gauche. Le 11 mai dernier, l'exécutif a décidé de faire passer la loi El Khomri sans vote à l'Assemblée. Un passage en force dénoncé tant à gauche qu'à droite. Si la droite avait immédiatement déposé une motion de censure contre le gouvernement avec le centre, la gauche, elle, représentée notamment par les communistes et des socialistes frondeurs, n'avait pas réussi à réunir les 58 députés nécessaires pour en faire autant. Puis les frondeurs socialistes avaient refusé de voter la motion de la droite et du centre, la condamnant à l'échec. "J'ai été choqué par le fait que les gens qui prétendaient vouloir renverser le gouvernement, les frondeurs de gauche, ne votent pas la motion de censure que nous avions déposée avec Les Républicains", a pointé Jean-Christophe Lagarde.

Une loi qui "ne ressemble plus à rien". Si le président de l'UDI se dit prêt, de son côté, à rallier la gauche, c'est qu'il tient au retrait de la loi El Khomri. "Comme je l'ai demandé il y a trois semaines à l'Assemblée nationale au Premier ministre, la loi El Khomri, qui a totalement dérapé, dérivé, qui ne ressemble plus à rien, devrait être retirée. Retirée pas tant pour les craintes des manifestants que pour le bazar politique et social que le gouvernement a créé avec cette loi."