"Si Hollande n'est pas candidat à sa succession, la gauche aura perdu l'élection présidentielle"

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J.D , modifié à
Pour Bruno Roger-Petit, éditorialiste au magazine Challenges, la question d'une primaire à gauche pour 2017 ne se pose même pas. Si le candidat désigné n'est pas le président de la République, la gauche "ira au casse-pipe".

A gauche, on parle de plus de en plus de l'idée d'imposer une primaire à François Hollande pour l'élection présidentielle en 2017. Invité du Grand Direct de l'Actu lundi sur le sujet avec la cofondatrice du Parti de Gauche, Raquel Garrido, l'éditorialiste politique de Challenges, Bruno Roger-Petit a estimé que la question d'une primaire importe finalement peu. Selon lui, si le président de la République n'est pas candidat, la gauche va "au casse-pipe". 

"Qui pourrait être candidat très honnêtement contre François Hollande ?". Le constat de Bruno Roger-Petit est simple : "si François Hollande n'est pas candidat à sa succession, la gauche aura perdu l'élection présidentielle. Elle pourra organiser toutes les primaires qu'elle veut, le candidat désigné ira au casse-pipe". Cela a cependant selon lui, peu de chance d'arriver, d'une part parce qu'il n'est pas imaginable qu'un président sortant ne se présente pas à sa réélection, d'autre part parce que même si François Hollande accepte la primaire, il n'y aura pas de vrai candidat face à lui. "Qui pourrait être candidat très honnêtement contre François Hollande ?", s'interroge l'éditorialiste citant les candidats les plus probables pour l'instant : Arnaud Montebourg, Benoit Hamon et Cécile Duflot.

Il exclut en tout cas tout de suite les candidatures de membres du gouvernement, telles que celles de Manuel Valls et Emmanuel Macron, ou de socialistes qui soutiennent le président de la République : "ils sont dans la logique de la Ve République. Il n'y a pas un socialiste qui aspire un jour à être président qui va prendre le risque de braquer son camp en se présentant contre un président de la République sortant", assure Bruno Roger-Petit. 

"L'élection présidentielle est une mascarade". De son coté, Raquel Garrido a du mal à dire qui elle verrait comme candidat de la gauche. "Je vais peut-être vous choquer mais je ne suis pas à la recherche d'un candidat pour la gauche. Cela m'intéresse assez peu cette idée de regrouper la gauche pour être minoritaire dans la société", explique la cofondatrice du Parti de Gauche et proche de Jean-Luc Mélenchon. L'auteure du Guide citoyen de la VIe République veut un candidat qui serait en faveur "d'une assemblée constituante en 2017" pour que "le peuple lui-même fasse et écrive" cette nouvelle République. "L'élection présidentielle est une mascarade", insiste-t-elle. Problème pour Raquel Garrido, le seul candidat en mesure de porter cette idée, Jean-Luc Mélenchon, a pour l'instant indiqué qu'il refusait de participer à une primaire de gauche si François Hollande se présente.