Darmanin 4:14
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Pour Gérald Darmanin, invité de la matinale d'Europe 1, jeudi, la loi contre les séparatismes amène l'opposition de droite et d'extrême droite à user de faux arguments pour ne pas voter un texte "extrêmement courageux". Avant son débat face à Marine Le Pen, jeudi soir, il a fustigé l'attitude de la présidente du RN.
INTERVIEW

C'est un ministre sur le gril : depuis lundi, le projet de loi "confortant les principes républicains", mieux connu sous le nom de loi contre les séparatismes, est en débat à l'Assemblée nationale, porté par Gérald Darmanin. Le ministre de l'Intérieur, accusé à la fois de "reculade" et de stigmatiser l'islam, a affirmé jeudi au micro d'Europe 1 qu'il s'agissait d'un texte "très courageux". "Si on devait simplement arrêter l'immigration pour mettre fin au terrorisme, beaucoup de gens l'auraient fait avant nous", a-t-il estimé, en réponse aux "discours simplistes" de l'opposition.

"Politique politicienne"

Le ministre de l'Intérieur, issu des rangs de la droite et transfuge macroniste en 2017, a notamment fustigé l'attitude des Républicains. "Le président de la République a naturalisé en moyenne 50.000 personnes. Quand c'était Nicolas Sarkozy (dont il fut l'un des bras droits, ndlr), c'était 80.000 par an. Je vois qu'il y a chez mes amis d'une certaine droite, par antimacronisme primaire et politique politicienne, le refus de discuter d'un texte extrêmement courageux. Ça, je le regrette."

Sur Europe 1, le ministre de l'Intérieur s'en est également pris à Marine Le Pen, qu'il affrontera dans un débat diffusé sur France 2, jeudi soir. Mercredi, la présidente du Rassemblement national l'a accusé de ne pas vraiment combattre l'idéologie islamiste. "Parfois, elle pourrait même défendre des arguments qui consistent à ne pas donner les armes à la République de combattre ce qu'elle veut justement combattre, dans la mesure même où elle veut vivre des problèmes que les Français vont constater à la présidentielle", a-t-il répondu.

Le Pen "devrait dissoudre" le RN

Pour Gérald Darmanin, "il y a des questions qui se posent" sur le soutien indirect de Marine Le Pen à l'idéologie islamiste. Plus largement, le ministre de l'Intérieur a tenté de prendre la dirigeante d'extrême droite à son propre argumentaire sur ce sujet de lutte contre les séparatismes : "Madame Le Pen dit par exemple qu'on devrait dissoudre les associations lorsqu'elles sont contraires à ce que dit la loi de la République. Dans ces conditions, Madame Le Pen devrait dissoudre elle-même le Front national (ancien du Rassemblement national, ndlr). On sait tous que pendant des années, le Front national a considéré que c'était un 'détail de l'histoire' que cette question du génocide, par exemple. Est-ce qu'on peut considérer aujourd'hui qu'il faut utiliser des armes de destruction massive du monde associatif simplement parce que Madame Le Pen veut laver plus blanc que blanc ?"