Sandrine Rousseau sur #BalanceTonPorc : "il faut transformer ça en affaires judiciaires"

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M.B. , modifié à
Pour l'ancienne secrétaire nationale adjointe d'EELV, qui avait accusé Denis Baupin d'agression sexuelle, il faut passer des manifestations de "colère", de "trop-plein" sur les réseaux sociaux à "des affaires jugées par la justice". 
INTERVIEW

Le grand déballage. Depuis plusieurs jours, des milliers de femmes, connues ou non, témoignent des situations de harcèlement, d'agression sexuelle ou de viol qu'elles ont connues, dans les médias et sur les réseaux sociaux avec les hashtags #BalanceTonPorc, #MeToo et #MoiAussi. "Il y a beaucoup de colère, de ras-le-bol", a estimé Sandrine Rousseau sur Europe 1 samedi. L'ancienne secrétaire nationale d'EELV, qui vient de publier un livre, Parler, après avoir accusé l'ex-député Denis Baupin d'agression sexuelle, souhaite désormais passer à l'étape suivante : la judiciarisation de ces témoignages.

Dépasser le hashtag. "Il faut passer de ce trop-plein à un mouvement de société et pour que cela s'enclenche il faut qu'il y ait des affaires jugées par la justice. La question, c'est comment on transforme ça en affaires judiciaires avec des condamnations derrière", a-t-elle expliqué. Selon celle qui vient de lancer une campagne de financement participatif pour aider des associations qui accompagnent les victimes de violences sexuelles, le hashtag a permis une "prise de conscience", des hommes comme des femmes. "Maintenant il faut le dépasser pour aller vers autre chose. Aujourd'hui on est dans des paroles de femmes mais qui restent un peu en l'air. Pour l'instant, la société ne s'est pas prononcée sur les situations dénoncées." 

"Déni de justice". Alors que la vaste majorité des harceleurs, agresseurs et violeurs ne sont jamais condamnés, "on est dans un déni de justice pour les femmes", a poursuivi Sandrine Rousseau. "Ce qui explique, à mon sens, cette révolte très violente qui se produit en ce moment." Dans tous les cas, juge-t-elle, "il y aura un 'après' toute cette période-là, les femmes auront moins peur dans leur travail, dans la rue".