"Rien à craindre de l'audition" d'Alexandre Benalla par le Sénat, estime François Bayrou

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François Bayrou a occupé le poste de ministre de la Justice au début du mandat d'Emmanuel Macron. © LUDOVIC MARIN / AFP
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avec AFP
"Dans cette démocratie-là, c'est normal que le Parlement joue son rôle", a estimé François Bayrou, alors qu'Alexandre Benalla doit être entendu par la commission d'enquête sénatoriale mercredi.

"Il n'y a rien à craindre de l'audition (d'Alexandre Benalla) que le Sénat va organiser" mercredi, a estimé dimanche le président du MoDem, François Bayrou, qui a réfuté toute "menace pour la République", tel que l'avait formulé Christophe Castaner.

"Je pense que cette opposition (entre les parlementaires et l'exécutif) est un danger et un risque : moi, je pense qu'il n'y a rien à craindre de l'audition que le Sénat va organiser", a expliqué le leader centriste, lors d'un entretien au journal de 20H de TF1.

"C'est normal que le Parlement joue son rôle." "Le président est à sa place, il est le garant, président de la République, spécialement celui qui a été élu pour ça. Il est le garant d'une démocratie nouvelle", a rappelé l'ex-garde des Sceaux d'Emmanuel Macron. "Dans cette démocratie-là, c'est normal que le Parlement joue son rôle", a-t-il encore considéré.

Vendredi, le patron de La République en marche et secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement, Christophe Castaner, avait au contraire fustigé ceux qui "pensent qu'ils peuvent s'arroger un pouvoir de destitution du président de la République", qu'il jugeait comme "des menaces pour la République". De même, la ministre de la Justice Nicole Belloubet avait mis en garde samedi la commission d'enquête sénatoriale contre le risque d'un "empiétement sur le domaine judiciaire".

"Il ne faut pas que (le Sénat) sorte de ce rôle." François Bayrou a reconnu dimanche qu'il avait "un point de nuance" avec l'exécutif sur ce sujet. Alexandre Benalla doit être entendu mercredi matin par la commission d'enquête du Sénat, chargée de déterminer le rôle exact de cet ancien collaborateur de l'Élysée. Le jeune homme a par ailleurs été mis en examen fin juillet pour violences en réunion, après la publication d'une vidéo sur laquelle il apparaît en train de frapper un manifestant en marge des défilés du 1er-Mai.

"Il ne faut pas, naturellement, que (le Sénat) sorte de ce rôle et qu'il essaie d'instrumentaliser, mais moi je ne vois pas de raison : il y a eu plusieurs auditions des collaborateurs du président de la République au Sénat", a rappelé le président du MoDem, partenaire de la majorité.

"On a vu ce qu'était cette affaire, c'est-à-dire, pour moi, un homme jeune qui se trouve à porter des responsabilités d'organisation auprès du président de la République et qui se met à jouer au cow-boy en allant se colleter avec des manifestants", a encore considéré François Bayrou.