Retraite : l'exécutif veut aller «au-delà de 1.100 euros» minimum pour les carrières complètes

Olivier Dussopt souhaite que le revenu minimum de retraite soit autour de 85% du Smic.
Olivier Dussopt souhaite que le revenu minimum de retraite soit autour de 85% du Smic. © Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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Europe 1 avec AFP
Dans un entretien accordé au journal "Les Echos", le ministre du Travail Olivier Dussopt, a déclaré que le gouvernement souhaite "aller au-delà de 1.100 euros" de retraite minimum pour une carrière complète. L'Etat vise désormais un revenu de retraite minimum "autour des 85% du Smic net".

Le gouvernement compte "aller au-delà de 1.100 euros" de "retraite minimum pour une carrière complète", promesse de campagne du président de la République, pour la porter à "autour des 85% du Smic net", déclare le ministre du Travail Olivier Dussopt dans un entretien aux Echos lundi soir. "Au vu de l'inflation et de la revalorisation du Smic, nous comptons aller au-delà de 1.100 euros, (...) autour des 85% du Smic net", soit 1.130 euros aujourd'hui, affirme Olivier Dussopt.

Il s'agit de créer "un écart suffisant entre le minimum vieillesse (953 euros pour une personne seule aujourd'hui) et la retraite minimale, afin de valoriser le travail", poursuit le ministre, selon lequel cela "permettra à environ 25% des nouveaux retraités -et plus souvent des femmes- d'avoir une pension plus élevée".

Des régimes spéciaux pas tous concernés

A la veille de l'ouverture du 2e cycle de concertation sur la réforme des retraites, Olivier Dussopt détaille par ailleurs les régimes spéciaux qui seront concernés par la réforme, citant "ceux des industries électriques et gazières, de la RATP voire celui de la Banque de France". Pour ces régimes, le gouvernement "privilégi(e) la clause du grand-père, sur le modèle de la SNCF, qui a fermé l'accès au régime spécial pour les nouveaux agents".

Il ne doute pas que "la question du régime de l'Assemblée nationale et du Sénat sera abordée dans le cadre du départ parlementaire", mais il exclut certains régimes, tels ceux des marins ou des danseurs de l'Opéra de Paris et de la Comédie française. Interrogé sur l'éventuel décalage de l'âge à partir duquel il est possible de partir en retraite progressive (60 ans), le ministre relève que "quand on décale l'âge d'ouverture des droits, il est logique que les paliers soient décalés d'autant".

"Les cotisations ne financeront pas autre chose que les retraites"

Cette logique pourrait s'appliquer notamment au dispositif carrières longues, qui permet de partir en retraite plus tôt quand on a commencé à travailler tôt (avant 20 ans: ndlr). Le ministre y voit cependant deux exceptions : le gouvernement ne souhaite pas "décaler l'âge de suppression de la décote qui est à 67 ans", ni "modifier les bornes d'âge qui permettent un départ à la retraite à taux plein pour les assurés invalides ou inaptes à 62 ans et pour les travailleurs handicapés à 55 ans".

Interrogé sur le fléchage des économies réalisées, Olivier Dussopt répond que "pas un euro de cotisation retraite ne financera autre chose que les retraites". Mais en favorisant l'emploi des seniors, la réforme pourrait aussi générer davantage de recettes fiscales et sociales pour les autres branches de la Sécurité sociale, note-t-il.