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J.R. , modifié à
Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, estime que les parlementaires de l’opposition sont d'accord sur le fond mais pas sur la forme de la déchéance de nationalité. 
INTERVIEW

A droite, le débat sur l'inscription de la déchéance de nationalité dans la Constitution fait rage. Les députés LR, dont les voix sont indispensables pour faire passer la révision constitutionnelle, restent divisés sur le sujet, sur fond de tensions ravivées entre Nicolas Sarkozy et François Fillon en vue de la primaire. Les élus du principal groupe d'opposition ne sont ainsi pas parvenus à une position commune, mardi, lors d'une réunion longue et tendue en présence du président du parti.

Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, a tenu à dédramatiser la situation. "A droite, on est tous d’accord : les parlementaires, sénateurs, ou députés qui sont contre la déchéance se comptent sur les doigts d’une main. Là où il y a une divergence, c’est sur la forme", a tout de même reconnu le président de la Région Pays de la Loire.

"La ligne rouge, c'est l'apatridie. "On reste sur cette ligne : on reçoit la proposition du président de la République, rien que la parole du président. Le texte voté par l’Assemblée sera différent de cet engagement. Nous ne la bloquons pas (la proposition de l’Assemblée, ndlr). Mais on avait dit que la ligne rouge, c’est l'apatridie de citoyens nés français", a expliqué Bruno Retailleau, qui anticipe ainsi un vote du Sénat contre le texte voté par l'Assemblée. 

Besoin du vote conforme des deux chambres. S'il est difficile d'évaluer la position de la majorité silencieuse, entre un tiers et jusqu'à la moitié des 199 députés LR pourraient voter contre, dont des partisans de François Fillon, qui a officialisé son vote contre le texte ce week-end, mais aussi des élus comme Hervé Mariton ou le juppéiste Edouard Philippe. La révision de la Constitution requiert un vote conforme des deux chambres, puis une majorité des trois-cinquièmes du Parlement en Congrès .