Claude Goasguen, député Les Républicains de Paris, estime que les discussions à l'Assemblée nationale sur la réforme des retraites sont "une cacophonie épouvantable". 5:00
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Jonathan Grelier , modifié à
Depuis lundi, les députés examinent le projet de loi de réforme des retraites à l'Assemblée nationale. Mais les discussions n'avancent guère, notamment en raison du nombre énorme d'amendements. "C'est une cacophonie épouvantable, un ratage épouvantable", déplore le député Les Républicains de Paris Claude Goasguen vendredi au micro d'Europe 1.
INTERVIEW

Au terme d'une semaine de discussion, l'Assemblée nationale demeure paralysée concernant l'examen du projet de loi de réforme des retraites. A ce rythme, il faudrait plus de 1.600 heures de séance pour passer en revue l'ensemble des articles du texte comme l'a indiqué jeudi le président LREM de l'Assemblée nationale Richard Ferrand, notamment en raison des milliers d'amendements déposés. Au total, environ 40.000 amendements doivent ainsi être discutés. "C'est une cacophonie épouvantable, un ratage épouvantable", a estimé vendredi sur Europe 1 le député Les Républicains (LR) de Paris Claude Goasguen. "Tout cela va se terminer par un 49.3", a-t-il prédit.

"On est en train de perdre notre crédibilité"

"Je trouve que c'est une erreur", a déclaré Claude Goasguen à propos des méthodes d'obstruction employées notamment par les élus communistes et de La France insoumise. "Jusque-là, l'Assemblée nationale avait une image à peu près ménagée dans ce grand chambardement qu'a été la discussion sur les retraites et là on est en train de perdre notre crédibilité avec des amendements qui se succèdent", a poursuivi le député LR. Quant à la position de son groupe sur le texte, Claude Goasguen a rappelé que les députés LR y sont "hostiles" mais "ne joueront pas" la "carte" de l'obstruction.

"Ça me choquerait énormément"

Pour le député de Paris, l'option du 49.3 est donc plus qu'envisageable bien qu'il ne la souhaite pas. "Ça me choquerait énormément sur le 49.3", affirme-t-il. "Nous n'avons jamais intérêt à ce qu'il y ait un 49.3 sur une décision de ce genre."

En guise d'explication sur les raisons qui pousseraient à l'emploi du 49.3, Claude Goasguen cite "un texte qui n'est toujours pas fini" en raison du travail en cours de la conférence de financement et une loi "mal foutue". "Nous ne sommes pas du tout sûr que les retraites vont augmenter, [que la réforme] sera universelle, pas sûr du tout de la valeur dont le point sera qualifié, on est pas sûr du tout que les classes moyennes s'en sortiront", énumère-t-il avant de conclure : "Personne ne comprend rien."