Raphaël Glucksmann (1280x640) STEPHANE DE SAKUTIN / AFP 4:25
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Clémence Olivier
Au micro de Matthieu Belliard, vendredi sur Europe 1, l'essayiste Raphaël Glucksmann a assuré que sa candidature aux élections européennes pouvait créer la surprise et qu'elle ne signait en rien l'acte de décès du Parti socialiste.
INTERVIEW

Il veut rassembler pour mieux porter les idées de la gauche. Vendredi, sur Europe 1, l'essayiste Raphaël Glucksmann, qui a annoncé dans la matinée qu'il serait candidat aux élections européennes, s'est dit certain que sa candidature était l'occasion de créer une dynamique nouvelle à gauche. "On sera en position de créer la surprise. On va faire campagne sur les thèmes qui nous sont tous communs (à gauche), la transition écologique et sociale, la démocratisation de l'Europe et ensuite, on va appeler les autres forces à nous rejoindre", a expliqué , au micro de Matthieu Belliard le philosophe et fondateur du parti Place publique.

"Le rassemblement permettra à toutes ces forces politiques de survivre". Vendredi, Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste avait soutenu cette initiative, assurant apporter son soutien à cette liste d'ouverture. Le ralliement du PS devrait toutefois être confirmé samedi lors d'un Conseil national à Paris. "J'appelle les socialistes à rejoindre ce mouvement et à faire campagne ensemble car on a défini des projets communs, des combats communs et que ces combats communs, on doit tous les porter ensemble", insiste l'essayiste qui assure dans le même temps que cette liste ne signe pas la mort du PS. "Je pense que c'est le rassemblement qui permettra à toutes ces forces politiques de survivre. L'acte de décès que l'on risque de devoir tous signer, c'est celui de la gauche en général et des écologistes, si jamais il n'y a pas ce rassemblement."

"Il faut avoir une forme de lucidité". Rassembler à gauche autour de cette candidature promet pourtant d'être complexe. Le fondateur de Génération-s, Benoît Hamon, a déjà critiqué cette liste et du côté d'Europe-Écologie-Les Verts, l'accueil n'a pas été plus chaleureux vendredi. Le maire PS du Mans, Stéphane Le Foll, a également annoncé quitter le bureau national du PS pour protester contre cette candidature.

"Ce qu'il faut, c'est avoir une forme de lucidité", insiste Raphaël Glucksmann. "On ne peut pas dire que l'Union européenne est menacée de dislocation, dire que la crise sociale que l'on vient de traverser montre à quel point les politiques libérales ont sapé la cohésion de nos peuples, dire qu'en 2030, on bascule dans l'irréversibilité de la catastrophe climatique et de l'autre côté, décider de se compter lors d'élections aussi importantes que les élections européennes. Si on décide tous de se compter chacun dans notre coin, à la fin on ne pèsera plus rien, on laissera la politique être kidnappée par un duopole, entre les nationalistes et les libéraux, entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Et ça, c'est impossible !"