Qui est candidat (ou presque) à la primaire à gauche ?

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Margaux Baralon , modifié à
De Gérard Filoche à François Hollande, en passant par Arnaud Montebourg ou François de Rugy, inventaire des candidatures déclarées et pressenties à la primaire de la gauche de gouvernement.

Ce n'est pas tout à fait celle attendue, mais il y aura finalement bien une primaire à gauche. Après l'avoir laissé en état de mort clinique, le Parti socialiste a ressuscité le scrutin ce week-end, en le limitant à la gauche qui soutient le gouvernement. Le Conseil national du parti a en effet voté, à l'unanimité, le principe d'un scrutin pré-présidentielle 2017. Celui-ci sera ouvert aux socialistes, aux radicaux de gauche et aux écologistes pro-gouvernement, ainsi qu'à "tous ceux qui soutiendraient la démarche".

Potentiellement, les candidats sont donc nombreux. Certains sont déjà déclarés. D'autres laissent planer le secret (parfois de polichinelle) sur leurs intentions.

  • Ils y vont, c'est certain

Marie-Noëlle Lienemann : La sénatrice de Paris a confirmé, lundi, sa participation à la primaire organisée par le PS. "Je l'avais dit bien avant samedi", jour où le principe de ce scrutin a été adopté, a fait remarquer l'élue sur RFI. De fait, elle se disait "prête à être candidate" il y a déjà un an. Frondeuse de la première heure (en 2014, elle avait pleuré de dépit après une discussion avec Manuel Valls sur les questions économiques), Marie-Noëlle Lienemann est pour un coup de barre à gauche de la politique gouvernementale.

Gérard Filoche : Membre du Bureau national du PS, cet ancien inspecteur du travail a également confirmé sa candidature à la primaire, samedi, dans une interview au Point. Opposant farouche au gouvernement à la quasi-totalité des projets de loi socialistes, du pacte de responsabilité à la loi El Khomri, pourfendeur de la ligne économique incarnée par Emmanuel Macron, Gérard Filoche est certain qu'une primaire permettra de désigner un candidat qui propose une autre politique. "Même une chèvre gagnerait contre Hollande", a-t-il déclaré au Point. "Si Valls se présente, il ne fera même pas 2%."

  • Ils veulent y aller mais doivent encore obtenir l'autorisation

François de Rugy : Le président du parti Écologistes!, qui rassemble les transfuges d'Europe Écologie-Les Verts favorables à la politique gouvernementale, a fait savoir samedi qu'il voulait être candidat. "Je pense que les Écologistes! auront une place dans la primaire et que je pourrai y représenter les écologistes réformistes." Pour le confirmer, le député de Loire-Atlantique doit néanmoins d'abord en discuter avec ses petits camarades. Jean-Vincent Placé, président de l'Union des Démocrates et des Ecologistes dont fait partie Ecologistes!, a indiqué qu'une discussion se tiendrait au sein des écologistes favorables au gouvernement. Lui, de son côté, a décidé de soutenir François Hollande si celui-ci décidait d'y aller.

Sylvia Pinel et Annick Girardin : Les deux femmes pourraient représenter le parti radical de gauche. Pourtant, Sylvia Pinel a semblé peu emballée par la primaire proposée par le PS en premier lieu, mettant en garde vendredi sur Twitter contre "un simulacre ou une parodie".

La vice-présidente de la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées a, depuis, modéré ses propos, disant au JDDêtre "légitime" pour se présenter. La ministre de la Fonction publique, Annick Girardin, quant à elle, a signifié sa disponibilité. "Ce sera aux militants de trancher", a indiqué Sylvia Pinel.

  • Ils laissent planer le suspens

Arnaud Montebourg : L'ancien ministre de l'Économie multiplie les signes de sa motivation, sans pour autant se déclarer. "Face à François Hollande, je suis déterminé à proposer un projet alternatif", a-t-il ainsi affirmé lundi sur Europe 1. Mais celui qui a été débarqué du gouvernement fin août 2014 pour cause d'incompatibilité de ligne politique n'a pas arrêté sa décision, détaillant toute une série de conditions à remplir pour qu'il participe à cette primaire. Arnaud Montebourg souhaite ainsi qu'elle soit ouverte à tous les citoyens et "qu'il y ait une dizaine de milliers de bureaux de vote". Dans ce cas, sa candidature deviendrait "très réaliste".

Benoît Hamon : L'ancien ministre de l'Éducation nationale, redevenu député, s'est félicité de l'organisation d'une primaire mais n'a pas confirmé qu'il y prendrait part. Depuis le début de l'année, Benoît Hamon a dit à plusieurs reprises qu'il serait "probablement candidat" à ce scrutin s'il venait à être organisé. Cette incertitude étant liée au fait que l'élu des Yvelines ne souhaite pas multiplier les candidatures à la gauche du PS, et donc amoindrir les chances de victoires d'un candidat frondeur.

François Hollande : Le président de la République le dit et le répète, il ne prendra la décision d'être candidat ou pas à sa propre réélection qu'à "la fin de l'année". Reste que le calendrier de la primaire, qui prévoit un scrutin fin janvier 2017, semble fait sur-mesure pour respecter le timing du chef de l'État. Et la direction du PS pousse pour qu'il se lance. Jean-Christophe Cambadélis, Premier secrétaire, "souhaite" ainsi que François Hollande se présente. "Il a de l'expérience, il a su incarner la nation dans l'épreuve, il a su affronter le terrorisme, incarner la France à l'international", a-t-il détaillé samedi.