Quand Bruno Le Roux réagissait (sévèrement) à l'affaire Fillon

© THOMAS SAMSON / AFP
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Fin janvier, le ministre de l’Intérieur, empêtré dans une affaire d’emploi de ses filles à l’Assemblée nationale, se montrait sévère avec le candidat de la droite. 

Retour de bâton pour Bruno Le Roux. Le ministre de l’Intérieur est convoqué mardi à Matignon pour répondre des révélations la veille de Quotidien sur l’emploi de ses filles comme assistantes parlementaires. Selon l’émission diffusée sur TMC, celui qui fut patron du groupe PS à l’Assemblée a employé ses filles à plusieurs reprises en CDD entre 2009 et 2016, parfois alors qu’elles étaient mineures, et parfois, surtout, alors pendant un stage en entreprise ou pendant des périodes scolaires. 24 contrats pour un total de 55.000 euros environ. Le parquet financier a annoncé mardi après-midi une enquête préliminiare sur cette affaire. Or, Bruno Le Roux s’était montré sévère avec François Fillon fin janvier, après les révélations sur le présumé emploi fictif de son épouse Penelope comme assistante parlementaire.

"C'est à celui qui est mis en cause de dire la réalité des choses." "Quand il y a une accusation, il faut qu’il y ait des explications", estimait le ministre de l’Intérieur sur RTL. " Va-t-on se satisfaire de celles qui ont été données de façon détournée ? Sur un cas comme ça, ce n’est pas au porte-parole de s’exprimer, c’est à celui qui est mis en cause de dire la réalité des choses", insistait-il. Or, Bruno Le Roux a bien répondu à Quotidien évoquant des "jobs d’été" et à ne pas faire "d’amalgames" avec l’affaire Fillon. Mais les explications sur les contrats les plus sensibles ont été apportées par son cabinet.

"Ça ne devrait pas être autorisé". Plus embêtant encore pour l’ex-président du groupe PS, il avait estimé lors de la même interview qu’il fallait tirer des conséquences des "accusations particulièrement graves " portées contre le candidat de la droite. "Je pense qu’il devrait y avoir une règle simple dans ce cas de figure qui est que ça ne devrait pas être autorisé", disait-il au sujet de l’emploi des conjoints. "Cela peut prêter à confusion, à suspicion. Je pense que c’est plus clair qu’il n'y ait pas de conjoint qui travaille avec les députés." Certes, il n’évoquait pas là le cas de l’embauche des enfants de parlementaires, mais le ton était suffisamment tranchant pour que cette réaction lui revienne aujourd’hui en pleine figure.