Maud Bregeon, députée Renaissance des Hauts-de-Seine, était l'invitée de La Grande interview Europe 1-CNews lundi. 3:20
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Laura Laplaud avec AFP , modifié à
Le projet de loi sur la fin de vie arrive lundi à l'Assemblée nationale et les débats promettent d'être intenses autour des critères d'éligibilité, l'un d'entre eux ayant été modifié en commission, ce que regrette la députée Renaissance des Hauts-de-Seine, Maud Bregeon, invitée de La Grande interview Europe 1-CNews.

Le projet de loi sur la fin de vie arrive lundi dans l'hémicycle de l'Assemblée et entend ouvrir la possibilité pour certains patients d'une "aide à mourir", mais les modifications introduites en commission font craindre jusque dans l'exécutif une perte d'"équilibre". Invitée de La grande interview Europe 1/CNews lundi, la députée Renaissance des Hauts-de-Seine, Maud Bregeon, a assuré qu'elle ne voterait pas le texte s'il reste en l'état. "Je ne suis pas opposée à ce texte par principe, je considère qu'on peut avoir de réels progrès, de réelles avancées avec le texte initial issu de la proposition du gouvernement [qui] était un texte équilibré parce qu'encore une fois, il y avait des garde-fous", a-t-elle avancé.

"On est dans une dérive par rapport à la philosophie initiale du texte"

Les débats promettent d'être passionnés autour des critères d'éligibilité, l'un d'entre eux ayant été modifié en commission. Le texte initial imposait d'être atteint d'une "affection grave et incurable engageant son pronostic vital à court ou moyen terme", d'être majeur, apte à manifester sa volonté de manière libre et éclairée et de présenter une souffrance réfractaire aux traitements ou insupportable. Mais les députés ont supprimé en commission spéciale la mention du "pronostic vital engagé à court ou moyen terme", préférant la notion d'affection "en phase avancée ou terminale", ce que regrette la députée Maud Bregeon.

"La notion de pronostic vital engagé a été retirée de ce texte, ce qui pourrait ouvrir la possibilité d'une aide à mourir pour des maladies qui ne seraient pas des maladies mortelles. On est dans, ce qui pour moi, une dérive par rapport à la philosophie initiale du texte. C'est pourquoi je ne voterai pas le texte s'il reste tel qu'issu de la commission", a-t-elle expliqué.

Attachée à l'"équilibre" du texte initial, Catherine Vautrin a prévenu dans Le Figaro que le gouvernement chercherait à revenir à la version initiale. "La notion de 'phase avancée'" est "utilisée en cancérologie, mais ne permet pas de décrire la diversité des pathologies, et elle est insécurisante pour les médecins", a-t-elle fait valoir. "Cela peut conduire à inclure de nombreuses pathologies non mortelles qui sortent de la philosophie du texte", a abondé le Premier ministre Gabriel Attal dans La Tribune Dimanche, appelant à "garantir son équilibre".

"C'est très sain qu'on puisse aborder la question de la fin de vie"

"Il y a une attente d'un progrès sociétal sur le sujet. Je pense que, par ailleurs, c'est très sain qu'on puisse aborder la question de la fin de vie, qui est parfois un tabou en France. Pour autant, attention, je pense qu'on a ouvert une boîte de Pandore qui est dangereuse. J'espère qu'on aura une majorité pour revenir sur la version initiale lors de la séance à l'Assemblée nationale", a-t-elle poursuivi. 

L'autre grand volet concerne les soins palliatifs, dont le renforcement est demandé sur tous les bancs, ce qu'a également constaté Maud Bregeon, qui souhaite mener un véritable travail sur le sujet dans les territoires qui en sont les plus démunis.