Primaire PS : le gouvernement penche pour Valls

© Thomas SAMSON / AFP
  • Copié
, modifié à
La plupart des ministres se sont déclarés en faveur de leur ancien patron. Même si certains, et non des moindres, restent aux mieux hésitants. 

La candidature de Manuel Valls à la primaire du PS n’a pas franchement levé un souffle d’enthousiasme dans l’opinion. Ses sondages ne décollent pas, et lui-même refuse de se qualifier de favori pour se glisser dans la peau plus confortable de challenger. Mais au gouvernement en revanche, c’est pour l’heure un quasi-plébiscite. Tous les ministres n’ont pas proclamé leur soutien à un candidat de la primaire du Parti socialiste (et de ses rares alliés), mais ceux qui ont franchi le pas ont, dans leur très grande majorité, choisi leur ancien chef. Un bon signe pour l’ancien Premier ministre, même si quelques figures de proue restent hésitantes.

15 soutiens déclarés
Sur les 38 membres du gouvernement, 19 ont fait connaître leur position. Et parmi eux, 15 se sont prononcés pour Manuel Valls. Pour certains, c’était un penchant naturel. Jean-Marie Le Guen (Francophonie), Jean-Jacques Urvoas (Justice) et Pascale Boistard (Personnes âgées) sont des "vallsistes" historiques, leur soutien est donc peu surprenant.

D’autres en revanche sont des soutiens de longue date de François Hollande. Et alors même que le président de la République s’est ostensiblement refusé à soutenir son ancien Premier ministre, à qui il tient rigueur d’avoir participé à le pousser au renoncement, eux ont franchi le pas. Ainsi Bruno Le Roux (Intérieur), de Harlem Désir (Affaires européennes) ou encore de Najat Vallaud-Belkacem (Education), qui s’était pourtant accroché cet été avec Manuel Valls sur le burkini. C’est le cas surtout de Jean-Yves Le Drian, fidèle de toujours du chef de l’Etat et ministre de la Défense éminemment respecté. Michel Sapin, qui a le même profil, pourrait bientôt suivre.

Les autres soutiens gouvernementaux de Manuel Valls sont Myriam El-Kohmri (Travail), ancienne de l’écurie d’Anne Hidalgo (qui soutient, elle, Vincent Peillon), l’ex-aubryste Patrick Kanner (jeunesse et Sports),  Eircka Bareigts (Outre-Mer), Laurence Rossignol (Famille), Juliette Méadel (Aide aux victimes), Christian Eckert (Budget) et Ségolène Neuville (Personnes handicapées). Plus surprenant est le soutien de l’ancien des Verts Jean-Vincent Placé (Réforme de l’Etat), malgré la présence d’un candidat écologiste, François de Rugy.

Ils hésitent (ou resteront neutres)
Fonction oblige, Bernard Cazeneuve devrait observer une stricte neutralité pendant la campagne de la primaire. "Le gouvernement n'est pas le lieu de débat de la primaire", a-t-il d’ailleurs lancé à ses ministres en guise d’avertissement. "Ça ne vous empêche pas de vous positionner, mais sans créer la division". Une consigne suivie par Myriam El Khomri, qui a précisé mercredi matin sur Europe 1 qu’elle soutenait Manuel Valls "à titre personnel".

Outre le Premier ministre, d’autres membres du gouvernement ne se sont pas prononcés, à l’image du ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault de la ministre de la Santé Marisol Touraine, qui a un temps songé à elle-même se présenter, ou encore Audrey Azoulay, titulaire du portefeuille de la Culture. Enfin Stéphane Le Foll, historiquement et intimement proche de François Hollande, a laissé entendre que lui non plus ne choisirait pas de candidat lors de la primaire.

Le cas Royal
L’inimitié entre Ségolène Royal et Manuel Valls est assez largement connue. A plusieurs reprises, sur le rejet de boues rouges en Méditerranée ou sur l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, entre autres, la ministre de l’Ecologie s’est accrochée publiquement avec son Premier ministre. Il n’est donc pas surprenant qu’elle n’ait pas apporté son soutien à l’ancien chef du gouvernement. Mais l’ancienne candidate à la présidentielle pourrait aller plus loin en ne soutenant aucun candidat à la primaire. Dimanche sur C8, elle a en effet fait l’éloge… d’Emmanuel Macron dont les idées ne sont "pas mauvaises", et qui "amène de l’air à la vie politique". Un ralliement est donc à prévoir, comme son proche, l’avocat Jean-Pierre Mignard, également intime de François Hollande.

Les écolos soutiennent de Rugy, les radicaux soutiennent Pinel
Enfin, il y a le cas des ministres issus des mouvements alliés du PS. Ceux-là suivent une ligne logique. Emmanuelle Cosse, (Logement) et Barbara Pompili (Biodiversité) sont ainsi des supporters de l’écologiste François de Rugy. Logique, puisque les trois personnalités, qui ont récemment claqué la porte d’Europe Ecologie-Les Verts, sont tous membres du peu connu Parti écologiste. Enfin Jean-Michel Baylet et Annick Girardin, du Parti radical de gauche, soutiennent Sylvia Pinel, la candidate de leur parti, qui n’a pas encore décidé si elle devait s’aligner dans le cadre de la primaire ou non.

 

Le récapitulatif :

Ils soutiennent Valls
Jean-Jacques Urvoas, Pascale Boistard, Jean-Marie Le Guen, Najat Vallaud-Belkacem, Bruno Le Roux, Jean-Yves Le Drian, Harlem Désir, Myriam El-Kohmri, Patrick Kanner,  Eircka Bareigts, Laurence Rossignol, Juliette Méadel, Christian Eckert, Ségolène Neuville, Jean-Vincent Placé

Ils hésitent ou ne se sont pas prononcés
Michel Sapin, Marisol Touraine, Audrey Azoulay, Jean-Marc Ayrault, André Vallini, Matthias Fekl, Alain Vidalies, Thierry Mandon, Martine Pinville, Axelle Lemaire, Christophe Sirugue, Jean-Marc Todeschini, Clotilde Valter, Estelle Grelier, Hélènne Geoffroy, Thierry Braillard

Ils devraient rester neutres
Bernard Cazeneuve, Stéphane Le Foll

Elle pourrait soutenir Macron
Ségolène Royal

Ils soutiennent François de Rugy
Emmanuelle Cosse, Barbara Pompili

Ils soutiennent Sylvia Pinel
Jean-Michel Baylet, Annick Girardin