Primaire à gauche : au nom du rassemblement, les candidats prêts à tout
La primaire de la gauche entre dans le vif de la campagne. Sept candidats sont sur la ligne de départ, et un seul mot d’ordre pour les principaux concurrents : rassembler à tout prix.
Ils n'ont qu'un mois pour faire campagne. Un mois c’est court. Rassembler à tout prix, à toute vitesse, voilà l'objectif des sept candidats à la primaire de la gauche, quitte à dire n’importe quoi, quitte, surtout, à se renier.
De volte-face en volte-face. Manuel Valls, Premier ministre brutal, s’est mué en pourfendeur du 49.3 . De loyal, il est devenu critique contre le tour de vis fiscal du quinquennat Hollande. Arnaud Montebourg , chantre de la démondialisation, opère un virage sur l’aile droite et se réclame désormais d’une gauche contemporaine incarnée par Dominique Strauss-Kahn : plus libéral, à gauche, il n’y a pas. Mais ce n’est pas tout, Arnaud Montebourg est aussi gaulliste, écologiste et chevènementiste. Végétarien, si ça peut aider ? Vincent Peillon , lui, en dit le moins possible, il veut être le candidat du rassemblement auto-proclamé, sans projet, sans mesure identifiée. Il s’appuie sur son image d’intello du PS, philosophe rassurant qui ouvre les bras à tous, y compris à Mélenchon et à Macron.
Absence de programmes. Dans ces conditions, comment choisir pour les électeurs de gauche. Sur quoi va se faire la différence ? C’est tout le problème. Plus la campagne avance plus les lignes sont brouillées. Que manque-t-il pour faire la différence et surtout pour intéresser les Français ? Les projets clairs et détaillés de chacun : quelles mesures concrètes pour relancer l’emploi ? Quelles mesures pour le pouvoir d’achat ? Doit-on poursuivre la maîtrise des déficits ou les laisser filer ? Doit-on s’endetter ? Quelles réformes de société ? Quid, par exemple, du droit de vote des étrangers aux élections locales ? Sur la sécurité, priorité des Français : quelles réponses concrètes et quelles visions pour la politique étrangère ?
Si l’on en reste aux postures et aux déclarations de principes, le peuple de gauche ne se mobilisera pas pour cette primaire, il est déjà tourné vers Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron , il jouera les extérieurs.