Primaire à droite : qui veut quoi (et quand) ?

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Margaux Baralon , modifié à
CALENDRIER - Nicolas Sarkozy voudrait avancer de six mois la primaire de la droite et du centre, initialement prévue en novembre 2016. Au grand dam des autres candidats.

Les présidents de région ne sont pas encore officiellement élus que, déjà, la droite a l’œil rivé sur sa primaire. Et c’est surtout la question du calendrier qui agite les rangs des Républicains. Pour le moment, le scrutin interne qui doit permettre de désigner le candidat officiel pour la présidentielle 2017 est prévu les 20 et 27 novembre 2016. Mais plusieurs pontes sont pour l’avancer six mois plus tôt, en juin.

"Le débat mérite d’être posé". Dès l’entre-deux tours, la question avait été évoquée. "Le débat mérite d’être posé", avait avancé Christian Jacob jeudi 10 décembre. "Mais ça ne peut se faire que de manière consensuelle et si c’est possible techniquement." Dans la nuit de lundi à mardi, une lettre écrite par Eric Ciotti a été envoyée aux députés de droite pour défendre cette accélération de calendrier.

Eric Ciotti en première ligne. Pour l’élu des Alpes-Maritimes, le résultat des élections régionales est "un message d’alerte" pour Les Républicains. "Nous n’avons plus le droit à l’erreur. La certitude de notre présence au second tour de l’élection présidentielle se trouve fragilisée", écrit Eric Ciotti. Il se dit "convaincu" que l’organisation de la primaire doit être avancée en juin afin d’éviter "les risques majeurs de division d’une campagne interne qui s’éterniserait".

Une accélération bénéfique à Nicolas Sarkozy. Une accélération du calendrier permettrait surtout à Nicolas Sarkozy de se positionner en candidat naturel à droite. Il n’est donc pas étonnant qu’Eric Ciotti, membre fondateur de l’association Les Amis de Nicolas Sarkozy, prône une primaire dès juin. Luc Châtel, conseiller politique de l’ancien chef de l’Etat, s’est également prononcé pour trancher les débats le plus tôt possible. "Si on a les moyens techniques de le faire, je pense que c’est une bonne chose d’avancer [la primaire] avant l’été", a-t-il déclaré sur Europe 1 lundi.

"Impossible" à organiser. Mais l’idée ne passe pas chez les autres candidats déclarés à la primaire, qui n’ont aucun intérêt à ce que les débats internes soient écourtés. Alain Juppé invoque des raisons d’organisation. Lui qui réclame une primaire "ouverte, transparente et impartiale" juge qu’il est "impossible de répondre à ces conditions dès le mois de juin". Même son de cloche du côté de François Fillon : "Vouloir toucher au calendrier électoral, c’est encourir le soupçon de manœuvres visant à affaiblir la portée démocratique de ces primaires", a averti l’ancien Premier ministre lundi au micro d’RTL.

"Pas la priorité". Thierry Solère, le député LR chargé d’organiser la primaire, a quant à lui prévenu : avancer la date de la primaire n’est "pas la priorité aujourd’hui". "S’il y a un consensus général pour que ça évolue, je dirai comment on peut faire pour l’avancer après avoir regardé plus que dans le détail les conséquences que ça a", a déclaré sur iTélé celui qui se trouve aussi être l’un des proches de Bruno Le Maire, candidat probable au scrutin interne. 

 

Qui est candidat à la primaire ?

  • Les déclarés : Alain Juppé, François Fillon, Nadine Morano, Jean-Frédéric Poisson et Hervé Mariton. Xavier Bertrand, premier déclaré, s'est retiré de la course lundi.
  • Les pressentis : Nicolas Sarkozy, Bruno Le Maire et Nathalie Kosciusko-Morizet. Cette dernière s'est dite mardi "confortée" dans l'idée d'une candidature.
  • Les potentiels : Christian Estrosi, Thierry Mariani, Henri Guaino, Hassen Hammou et Jean-François Copé.