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Laura Laplaud , modifié à
Depuis quelques semaines, la candidate Les Républicains à l'élection présidentielle, Valérie Pécresse, stagne dans les sondages. Et pire encore, la présidente de la région Île-de-France fait face aux défections dans son propre camp, à l'image de l'ex-ministre sarkozyste, Éric Woerth, qui a annoncé son ralliement à Emmanuel Macron. La candidate va-t-elle réussir à surmonter cette épreuve ?

La candidate à l'élection présidentielle, Valérie Pécresse, a bien du mal à faire décoller sa campagne. Pour son premier grand meeting électoral, la présidente de la région Île-de-France était au Zénith de Paris dimanche. Pendant un discours de plus d'une heure devant 7.500 militants, la candidate a tenté de rassembler ses troupes. Mais sur la forme, Valérie Pécresse a essuyé les critiques. "Il y a eu des moments où on avait le sentiment qu'elle récitait un peu un texte, mais en même temps, ça a aussi révélé des aspects de Valérie Pécresse", juge Bruno Cautrès, chercheur au CNRS et au Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF), invité d'Europe Midi.

Une position martiale

La candidate Les Républicains (LR) a voulu montrer qu'elle est une femme forte. "Son attitude voulait montrer aux personnes qui assistaient au meeting qu'on avait affaire à quelqu'un qui avait le sens du commandement, à quelqu'un qui voulait incarner la posture extrêmement verticale avec le poing très souvent serré", analyse le chercheur.

Car les meetings sont les rendez-vous indispensables des candidats à l'élection présidentielle. "Il faut, dans un meeting, que se dégage une ferveur des militants qui catapulte leur candidat, qui le propulse", souligne Bruno Cautrès. Une ferveur qui s'est donc fait ressentir par intermittence ce dimanche. Si certains militants scandaient "Macron au Touquet, Valérie à l'Élysée", comme l'explique le chercheur, la forme a peu convaincu. "Les militants applaudissaient peut-être quelques secondes avant, ou après le moment où il aurait fallu", souffle-t-il.

Virage sur l'aile droite

Mais une chose est certaine, le fond de son discours, résolument à droite, a intrigué. "Face à ces questions vitales, pas de fatalité, ni au grand déclassement, ni au grand remplacement", a scandé la candidate au Zénith de Paris. Une formule qui était jusqu'alors réservée à la droite dure et utilisée pour parler de l'immigration de masse.

Pourquoi la candidate utilise le terme de "grand remplacement", popularisé par l'écrivain Renaud Camus et repris régulièrement par Eric Zemmour. "Il se trouve qu'elle est en situation de très forte concurrence avec Eric Zemmour en particulier, et Marine Le Pen. Donc, il faut qu'elle fasse le plein dans ce segment de la droite qui a beaucoup d'attente et beaucoup de demandes en matière de sécurité publique, d'immigration", expose-t-il.

"De ce point de vue, il y avait une forme de très grande cohérence entre la posture de Valérie Pécresse pendant la primaire et la posture de son meeting dimanche", relate Bruno Cautrès. 

Si certains désertent, d'autres s'engagent. Valérie Pécresse a reçu le soutien de l'ancien Premier ministre Edouard Balladur, qui s'est rendu au QG de la candidate.