Les cinq principaux candidats à la présidentielle. 2:08
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Antonin André , modifié à
ÉDITO - Alors que les sondages montrent un resserrement entre quatre candidats - Le Pen, Macron, Mélenchon et Fillon - les pronostics n'ont jamais paru autant risqués. 

A 13 jours du premier tour de la présidentielle, la question n’est plus de savoir qui est devant qui est derrière. Les quatre favoris se tiennent dans un mouchoir de poche, variant entre 5 et 6 points d'écart. Un schéma qui veut dire que tout est possible. Un second tour Le Pen-Mélenchon ? Un duel Fillon-Macron ou Macron-Mélenchon ? Encore une fois, tout est possible. Face à cela, l'une des clefs du scrutin est entre les mains des indécis.

Pression sur les favoris. Nous sommes 47 millions d’électeurs inscrits sur les listes électorales. Sur ces 47 millions, deux électeurs sur cinq sont indécis. L'équivalent de plus de 18 millions d’électeurs : c'est énorme. Cette indécision, elle va forcément peser sur la fin de campagne. Elle accentue la pression sur les favoris. Fébrilité au FN face aux affaires et à la peur de la sortie de l’euro, deux faiblesses très présentes dans le débat. Fébrilité chez Emmanuel Macron, le candidat des électeurs hébergés par ceux de gauche, écoeurés par les déchirements du PS, et ceux de droite, déçus par François Fillon. Rien ne dit que ces hébergés ne rentreront pas chez eux au dernier moment dans l’isoloir.

Espoir pour ceux en retard. De quoi totalement bouleversé l'ordre d'arrivée ? Si Marine le Pen est donnée en tête dans tous les sondages depuis des mois,  rien garantit qu’elle sortira en tête le 23 avril prochain. A titre de comparaison, en 1995, à trois semaines du vote, l’IFOP donne Chirac devant Jospin avec 4 points d’avance. Le socialiste arrive finalement en tête avec 3 points d’avance. Ordre inversé avec une variation de 7 points. Autre cas : prenez Jean-Luc Mélenchon qui monte, qui monte… Comme en 2012, et il était retombé bien bas le soir du vote à 11%. 

En réalité, on avance en terre électorale inconnue. Ce qui rend fébriles les favoris, on l’a dit, et décuple l’espoir chez ceux qui paraissent aujourd’hui en retard. François Fillon par exemple, qui a changé de ton hier, avec un discours programme plus positif, moins "Droopy", moins pessimiste, pour tenter d’aller chercher ces indécis si nombreux et convaincre sur le fond.