Présidentielle : la réalité terroriste bouleverse la fin de campagne

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Antonin André , modifié à
A deux jours du scrutin, l'attentat survenu sur les Champs-Elysées jeudi soir bouleverse la fin de la campagne présidentielle.
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C'est le scénario redouté par tous : un attentat à la veille de la présidentielle. A trois jours du vote, sur l’avenue la plus emblématique de notre pays, les Champs-Elysées, une fusillade réveille les craintes. Le but des terroristes est atteint : imposer la peur pour perturber le choix des électeurs, pour l’influencer.

Instrumentalisation de la peur. Conséquence : le débat de France 2 est évidemment totalement recentré sur ce seul sujet. Emmanuel Macron entame son intervention sur la nécessité de protéger les Français : "Présider c’est protéger". François Fillon axe son intervention sur la lutte contre le terrorisme. Marine Le Pen, elle, s’est exprimée avant même que l’attentat soit connu, et en axant tout son propos sur la lutte contre le terrorisme, ciblant les fichés "S". Et elle y revient en conclusion de l’émission en évoquant la faillite du pouvoir, sans aucune nuance : "Tout n’a pas été fait pour protéger nos concitoyens", affirme-t-elle. C’est une accusation gravissime faite pour frapper les esprits. Une instrumentalisation de la peur.

Victoire symbolique des terroristes. Marquée par cette actualité, la campagne se traduit aussi dans les faits. François Fillon annule un déplacement et suspend sa campagne. Marine Le Pen et Emmanuel Macron annulent eux aussi un déplacement. Un choix qui se comprend au moment où l’opinion publique est sous le coup de l’émotion. Mais cela marque aussi la victoire symbolique des terroristes qui visent précisément à nous terroriser en perturbant notre vie démocratique. En cassant cette fin de campagne présidentielle. Résultat : les candidats, François Fillon, Emmanuel Macron vont bien s’exprimer aujourd’hui, mais sur la lutte contre le terrorisme.

 

La sécurité première des libertés, selon la formule consacrée, revient aujourd’hui comme la priorité. Après un quinquennat marqué des attentats comme la France n’en n’a jamais connu, l’attaque d’hier balaye tous les autres thèmes de la campagne électorale : la relance de l’emploi, l’Europe, le pouvoir d’achat... Tout cela paraît tout à coup secondaire. La lutte contre le terrorisme devient le sujet numéro 1.

Un report serait possible ? L’article 7 de la constitution ne prévoit le report de l’élection que dans le cas de l’empêchement ou le décès d’un des candidats. C'est également le Conseil constitutionnel qui prononce le report de l’élection et lui seul. Formellement, un acte terroriste n’est pas un motif de report de l’élection. La seule hypothèse qui permettrait de l’envisager serait par exemple un accord concerté entre les candidats, mais là encore, il faudrait la validation du Conseil constitutionnel.