Présidentielle : la presse étrangère s'attend à un match serré entre Macron et Le Pen

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Alexis Guilleux, Laure Van Ruymbeke et Antonino Galofaro, édité par Gauthier Delomez , modifié à
Nouveau duel Macron-Le Pen, abstention élevée, Mélenchon troisième... La presse étrangère s'est penchée sur les résultats du premier tour et les enseignements à en tirer. De l'Europe aux États-Unis, les principaux titres s'accordent sur un second tour serré entre le président sortant et sa rivale du Rassemblement national.

Macron-Le Pen, un match retour qui intéresse au-delà des frontières de l'Hexagone. La presse étrangère a scruté les résultats du premier tour de l'élection présidentielle, et elle est unanime : le président sortant, arrivé en tête avec près de 28% des voix, aura fort à faire pour assurer sa réélection. C'est ce que l'on affirme par exemple aux États-Unis. Le Washington Post parle d'un sursis pour Emmanuel Macron et la démocratie libérale. "Le président-candidat aura beaucoup de Français à convaincre dans les deux prochaines semaines", estime le journal.

Pour l'éditorialiste du Washington Post, à l'inverse du slogan d'Emmanuel Macron, "Nous tous", ce premier tour "montre une nation profondément déchirée". Le New York Times retient de son côté la forte performance de Marine Le Pen, deuxième avec près de 24% des suffrages, "qui démontre encore une fois l'attrait durable de courants nationalistes et xénophobes en Europe". Le Wall Street Journal a lui souligné "la campagne très disciplinée de la candidate d'extrême droite", qui s'est notamment "concentrée sur l'inflation".

"La France va être confrontée à une lutte serrée et brutale"

De l'autre côté de la Manche, au Royaume-Uni, le premier tour ne fait pas la Une des journaux, mais les résultats sont très commentés. "La France va désormais être confrontée à une lutte serrée et brutale", note The Guardian, qui constate que "le plus grand choc de la soirée" a été "le faible score de Valérie Pécresse", qui n'a récolté que moins de 5% des votes dimanche. Pour The Daily Telegraph, "le perturbateur qu'était Emmanuel Macron" incarne désormais "l'establishment". Le président sortant aurait bénéficié d'un "cordon sanitaire" pour devancer la candidate du Rassemblement national.

La BBC avance, quant à elle, que "contrairement à 2017, le deuxième round ne sera pas une promenade de santé" pour Emmanuel Macron. The Daily Mail conclut qu'une victoire de Marine Le Pen le 24 avril serait pour l'establishment une secousse similaire à celle du Brexit.

"Le président a fait un exploit", estime "La Repubblica" en Italie

En Italie, les résultats du premier tour ont inspiré à la presse des titres sobres. "Macron devant", écrit La Repubblica, qui semble soulagée de voir le président-candidat au-dessus de sa rivale du Rassemblement national. "L'incertitude de ces derniers jours s'est évanouie dans un soupir de soulagement (...). Le président français a renversé les pronostics et fait un exploit", lance même le quotidien italien.

L'agence de presse italienne, l'ANSA, évoque quant à elle l'abstention, qui a atteint 26,31% des inscrits. L'agence rappelle que si l'abstention est plus élevée qu'il y a cinq ans, elle reste en dessous du niveau record de 2002, et dans tous les cas plus élevée qu'en Italie. Ces dernières années en moyenne, l'abstention a tourné autour des 20% dans le pays.

Enfin, en Espagne, au-delà des deux candidats arrivés en tête, El País parle de la troisième place de Jean-Luc Mélenchon, qui a récolté près de 22% des suffrages. Le quotidien espagnol de référence retient que le "tsunami Mélenchon" risque de compliquer "encore la réorganisation de la gauche" après la présidentielle.