Présidence par intérim du FN : Briois remplace Jalkh, annonce Aliot

Des journalistes ont exhumé des déclarations de ce cadre historique, suppléant de Marine Le Pen durant la campagne.
Des journalistes ont exhumé des déclarations de ce cadre historique, suppléant de Marine Le Pen durant la campagne. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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avec agences , modifié à
Jean-François Jalkh est accusé d'avoir tenu des propos négationnistes par le passé.

La présidence intérimaire du FN par Jean-François Jalkh aura duré trois petits jours. L'eurodéputé frontiste, qui avait été nommé temporairement à la tête du parti d'extrême droite mardi, a été remplacé par Steeve Briois vendredi, après la polémique sur propos négationnistes qu'il a démentis. "C'est monsieur Briois qui prend la suite de l'intérim, et on n'en parle plus", a déclaré Louis Aliot sur BFMTV et RMC.

Remplacement express. "Nous condamnons ce genre de propos et il les conteste", a déclaré vendredi Louis Aliot, précisant que Jean-François Jalkh avait "déposé plainte" contre la chercheuse. "Aujourd'hui, c'est Steeve Briois qui prend la suite. Point à la ligne, l'affaire est close". Jusqu'ici vice-président du FN, Steeve Briois a été élu maire d'Hénin-Beaumont en mars 2014, dès le premier tour de scrutin dans cette ville de 27.000 habitants longtemps dirigée par un socialiste.

Cette reprise en main de la direction du parti est assez inattendue, en raison du soutien affiché jusqu'ici par les autres cadres du FN à l'ancien journaliste. "L'accusation contre Jean-François Jalkh n'est absolument pas fondée, il n'est pas soupçonnable de la moindre sympathie pour ces thèses-là. (...) On lui fait un très mauvais procès en essayant d'utiliser des propos sortis de leur contexte", avançait ainsi le secrétaire général du parti Nicolas Bay sur Europe 1, vendredi matin, quelques minutes à peine avant l'annonce par Steeve Briois de la mise à l'écart de l'ancien journaliste. Signe que la décision a été prise dans l'urgence pour éteindre la polémique qui pollue la campagne de l'entre-deux tours du Front national.


Nicolas Jalkh sur Jean-François Jalkh : "On lui...par Europe1fr

Propos négationnistes. Qu'est-il reproché à Jean-François Jalkh ? Dans "Une création illégitime ? Le Front national de la jeunesse", article d'un numéro de 2005 de la revue Le Temps des savoirs, Jean-François Jalkh est cité, en disant : "Le problème des chambres à gaz, mais moi je dis qu'on doit pouvoir discuter même de ce problème". Ce dernier se défend dans la même publication d'être "négationniste". "Mais je dis moi, quelque chose qui m'a énormément surpris, dans les travaux d'un négationniste ou d'un révisionniste sérieux (...), c'est le sérieux et la rigueur, je dirais, de l'argumentation".

Il a cité à cette occasion, selon ce livre, les travaux Robert Faurisson, régulièrement condamné pour nier la réalité de la Shoah. Magali Boumaza, doctorante à l'époque qui avait interrogé Jean-François Jalkh en 2000, a affirmé au site Buzzfeed News que Jean-François Jalkh avait bien tenu ces propos "tels qu'ils ont été retranscrits". Contacté à de multiples reprises par l'AFP, Jean-François Jalkh, par ailleurs renvoyé en correctionnelle dans l'enquête sur le financement des campagnes du FN en 2012, n'a pas répondu à ces sollicitations.