Montebourg dénonce "l'absurde conformisme bruxellois" de la France

© JEAN-PIERRE MULLER / AFP
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L’ancien ministre signe une tribune avec le banquier Mathieu Pigasse.  Ils y attaquent violemment le bilan de François Hollande.

Au lendemain du discours de Manuel Valls au congrès du PS, Arnaud Montebourg a décidé de s’en prendre une nouvelle fois à la politique du gouvernement. Et il n’y va pas avec le dos de la cuillère. Dans les colonnes du JDD, l'ancien ministre du Redressement productif cosigne une tribune avec le banquier Mathieu Pigasse. Les deux hommes y dénoncent "le désastre français". Avec virulence.

"C'est la démocratie qui est cette fois menacée". L'ancien ministre et l'homme d'affaires attaquent très durement le bilan de François Hollande. "Hébétés, nous marchons droit vers le désastre. C'est la démocratie qui est cette fois menacée", écrivent les deux hommes. "L'absurde conformisme bruxellois" de la politique de l'exécutif "est devenu une gigantesque fabrique à suffrages du Front national", accusent-ils encore dans ce texte très incisif.

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"Tout président élu commence par aller faire ses génuflexions à Berlin puis à Bruxelles". L'ancien ministre de l'Economie, figure de l'aile gauche du parti qui a quitté le gouvernement en août 2014, et Mathieu Pigasse, banquier et patron de presse (photo), accusent François Hollande et Manuel Valls, jamais nommés, de "faire semblant de combattre le FN pour se donner bonne conscience". "Au fil des alternances, les Français votent en conscience pour la rupture ou le changement mais s'aperçoivent que la politique économique - donc européenne - qui s'ensuit est toujours la même. Tout président élu commence par aller faire ses génuflexions à Berlin puis à Bruxelles, enterrant en 72 heures ses engagements de campagne", accusent-ils.

"Nous croyons qu'il n'est pas trop tard pour encore agir". S’ils regrettent l’attitude de la France vis-à-vis de Bruxelles, les deux hommes plaident toutefois pour une "coalition des pays européens" afin de mettre en place une stratégie commune de "baisse d'impôts en faveur des ménages" et de résorption du déficit "par la croissance mais non par l'austérité". Et de conclure sur une note d’espoir : "Est-il encore possible de sauver ce quinquennat et de le rendre enfin utile à notre pays ? Est-il encore possible d'éviter le désastre politique et moral pour cette gauche de gouvernement qui semble avoir abandonné la France ? Oui, nous croyons qu'il n'est pas trop tard pour encore agir et engager enfin une politique différente et innovante. Il suffirait que nos dirigeants ouvrent leurs yeux sur le précipice qu'ils ont ouvert sous nos pieds (et les leurs)".