Polémique autour des serres chauffées : "Il faut que nos comportements changent et manger des légumes de saison", estime Brune Poirson

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La secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Ecologie, interrogée lundi sur Europe 1, estime que les consommateurs devraient renoncer d'eux-mêmes à la contre-saisonnalité et se tourner vers des productions de saison, plus respectueuses de l’environnement.
INTERVIEW

Le comité national de l’agriculture biologique se prononce jeudi sur le chauffage des serres, utilisées par certains agriculteurs, producteurs de fruits et légumes qui à l'état naturel ne poussent que l’été. Devant les sénateurs mardi, le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, ne s’est pas opposé à ce recours aux serres chauffées, de plus en plus contesté, mais il a aussi estimé que l'agriculture biologique devait davantage se caler sur les cycles des saisons.

"Je pense qu’il faut que nos comportements changent et qu’il faut manger des légumes de saison", a abondé Brune Poirson jeudi, au micro de Pierre de Vilno sur Europe 1. "Mais il y en a qui demandent encore des tomates toute l’année. Ces tomates-là pourraient être importées de très loin dans le monde. Est-ce que l’impact en termes d’émissions de CO2 ne serait pas plus élevé que celui des tomates qui poussent en France, sous serre ?", nuance la secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Ecologie.

Un petit changement d'habitude, pour un impact massif sur l'environnement

"Je ne valide pas ni ne fait l’apologie [des serres chauffées, ndlr]. Je dis simplement que c’est un sujet complexe et qu’il faut faire attention à plusieurs choses", insiste Bruno Poirson. "Il faut voir aussi quelle énergie est utilisée pour ces serres."

Mais "la question doit être traitée à la source. Elle n’est pas de savoir si l'on chauffe des serres ou pas, mais comment, collectivement, les Français changent de comportement", insiste cette responsable gouvernementale. "On peut se dire qu’avec peu d’efforts, on a des comportements qui ont un impact massif et positif sur la planète et le climat. [...] Il faut que l’on change nos habitudes, et que l’on arrête de vouloir manger des kiwi, des avocats, des ananas toute l’année, partout, tout le temps", conclut-elle.