Pour calmer la polémique, Jean-Frédéric Poisson a proposé de parler de "groupes de pression" plutôt que de "lobbies". 3:42
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Jean-Frédéric Poisson avait évoqué dans un entretien à "Nice Matin" la "soumission" d'Hillary Clinton "aux lobbies sionistes". 
INTERVIEW

Jean-Frédéric Poisson, président du Parti Chrétien-démocrate et candidat à la primaire de la droite, a déclaré vendredi, au micro d'Europe 1, "regretter beaucoup" la polémique suscitée par ses propos sur les "lobbies sionistes"."Je regrette beaucoup que le décalage qu’il y a entre la matière des mots que j’ai prononcés et mon intention ait fait tant de ravages", a-t-il estimé. "J'entends et je comprends qu’elle ait pu blesser les Juifs de France et d’ailleurs, je regrette que tous les événements prennent cette tournure là".

Un formule "courante" aux Etats-Unis. Dans un entretien à Nice Matin, Jean-Frédéric Poisson avait affirmé mercredi que "la proximité de (la candidate à la présidence américaine Hillary) Clinton avec les super-financiers de Wall Street et sa soumission aux lobbies sionistes sont dangereuses pour l'Europe et la France". "Lobby" est une formule "courante" aux Etats-Unis, assure vendredi le député des Yvelines. "Si les auditeurs tapent sur leur barre de recherche préférée, "lobbies sionistes", ils verront qu’il y en a des pages et des pages, c’est parfaitement assumé par les organisations américaines", renchérit-il, précisant néanmoins ne "pas avoir l'impression" qu'il existe de tels groupes de pression en France.

"J’ai simplement voulu dire, et pas autre chose, que compte tenu des informations qui sont en ma possession, et que des journalistes français ou américains ont divulguées ces derniers mois, il me semble que madame Clinton n’est pas en mesure d’assurer pour le Proche-Orient une politique équilibrée", a-t-il expliqué.

NKM va saisir la Haute-Autorité. Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a demandé jeudi à "la Haute Autorité de la primaire de la droite et du centre une condamnation ferme des propos" de Jean-Frédéric Poisson. Nathalie Kosciusko-Morizet (LR), elle-même candidate à la primaire, a annoncé qu'elle saisirait vendredi la Haute Autorité. "Thèses complotistes. Antisémitisme. Je saisis demain la Haute Autorité de la primaire", a tweeté Nathalie Kosciusko-Morizet, en ajoutant le mot-clé #Poisson pour lever toute éventuelle ambiguïté. Thierry Solère, président de la Commission d'organisation de la primaire de la droite, a déjà indiqué que cette question serait à l'ordre du jour de la prochaine réunion de la commission le 26 octobre.

"Je suis dans cette élection primaire avec le respect des valeurs républicaines : liberté, égalité, fraternité, laïcité, dignité. C’est mon corps de doctrine", affirme de son côté Jean-Frédéric Poisson qui répond à ses détracteurs : "Je dénie à aucun de mes concurrents la possibilité ni même le droit de m’exclure de la compétition dans laquelle je suis engagée."