Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, était l'invité d'Europe Matin vendredi. 3:19
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Laura Laplaud avec AFP , modifié à
La Première ministre Élisabeth Borne doit annoncer vendredi un plan de 100 milliards d'euros d'ici 2040 pour le transport ferroviaire, dont une première concrétisation sera le lancement de "RER métropolitains" dans les grandes agglomérations françaises. Invité d'Europe Matin vendredi, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu revient sur ce projet, "le fruit d'un an de travail".

La Première ministre Élisabeth Borne doit annoncer vendredi un plan de 100 milliards d'euros d'ici 2040 pour le transport ferroviaire, dont une première concrétisation sera le lancement de "RER métropolitains" dans les grandes agglomérations françaises. Ce montant, qui correspond à l'estimation des besoins lancée par le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou --qui envisageait cette dépense sur quinze ans--, ne sera pas intégralement apporté par l'Etat, mais devra être partagé par toutes les parties prenantes, collectivités, opérateurs et investisseurs.

"C'est le fruit d'un an de travail", a avancé Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, invité d'Europe Matin vendredi. "Mettre davantage dans le ferroviaire, un peu moins dans la route, en clair faire le choix de ce qui nous permet de sortir du pétrole et de continuer d'être dans une trajectoire bonne pour la planète", a-t-il poursuivi.

"On a un réseau de 30 ans d'âge"

Le gouvernement entend se fonder, parmi les propositions du COI, sur un scénario dit "de planification écologique". "On a 30.000 km de voies et cela fait 40 ans que l'on sous-investit en France. On a un réseau de 30 ans d'âge alors qu'en Allemagne, on est à 17 ans d'âge, ce qui explique parfois certaines pannes", a-t-il indiqué au micro d'Europe 1.

Élisabeth Borne doit lancer cette "nouvelle donne ferroviaire" en recevant un rapport du Conseil d'orientation des infrastructures (COI), un collège composé d'élus et d'experts chargé de faire le tri dans les différents projets, tant ferroviaires que routiers ou fluviaux.

Un plan pour aller vers moins de routes ?

Donnant la priorité à la modernisation du réseau ferré et aux transports du quotidien, le scénario veut également mettre l'accent sur la rénovation des routes et voies d'eau, mais exclut la réalisation rapide de "projets structurants très attendus par certains, (...) routiers ou autoroutiers", selon une version quasi-définitive publiée par le site d'information Contexte en janvier.

"Renforcer les transports en commun, mettre en place des RER métropolitains, peut être un moyen de pousser des automobilistes à se rendre compte qu'il y a un moyen moins carboné, moins cher, pour se déplacer. Mais dans d'autres secteurs, il ne faut pas raconter d'histoires aux Français : la voiture, on va en avoir besoin et pendant longtemps, compte tenu de l'aménagement de notre pays", a souligné Christophe Béchu.

Développer l'automobile propre et les voitures électriques est l'un des objectifs du gouvernement. Pour cela, l'exécutif doit investir massivement dans les bornes de recharge et dans les véhicules. Un plan "déjà en milliards d'euros", a reconnu le ministre. "La priorité aujourd'hui, c'est que les constructeurs s'y mettent pour que cette transition écologique soit bonne pour les emplois, pour les entreprises et que ça ne profite pas à la Chine ou à des constructeurs étrangers. On a un calendrier de planification à caler."

Le Réseau Action Climat salue cette annonce

Le Réseau Action Climat, qui fédère les associations impliquées dans la lutte contre le dérèglement climatique, a pour sa par "salué" cette annonce, en soulignant toutefois que "l'enjeu est maintenant que le gouvernement détaille une politique de mobilité cohérente de bout en bout avec nos objectifs climatiques en annonçant l'arrêt des investissements dans l'ensemble des nouveaux projets routiers".