Perte d'adhérents, baisse du budget... Le Rassemblement national au bord du gouffre

Le Rassemblement a "seulement" récolté 500.000 euros, un quart du montant qu'il visait.
Le Rassemblement a "seulement" récolté 500.000 euros, un quart du montant qu'il visait. © JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP
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T.LM.
Amoindri par des adhésions et des finances dans le rouge, le parti est en danger de mort, selon ses dirigeants.

Été compliqué pour le Rassemblement national, ex-FN. Le parti d'extrême droite doit faire face à une importante baisse de ses ressources, un an après l'élection présidentielle perdue de Marine Le Pen contre Emmanuel Macron, avec une grande fragilité financière et une chute du nombre d'adhérents.

Le spectre du "dépôt de bilan". C'est d'abord dans ses comptes que la formation politique souffre : pour compenser les deux millions d'euros de subventions gelés dans l'affaire des assistants présumés fictifs au Parlement européen, le Rassemblement national a lancé un appel aux dons, début juillet. Au total, un peu plus 500.000 euros ont été récoltés, soit à peine un quart du montant visé.

Pas de quoi rassurer les dirigeants, qui brandissent depuis plusieurs semaines la menace d'un "dépôt de bilan". L'appel aux dons "prolonge notre durée de vie en jours, malheureusement pas en mois", s'alarme un des dirigeants du parti, Jean-Lin Lacapelle, dans les colonnes du Figaro. Lundi, la cour d'appel de Paris doit décider si elle maintient ou non la saisine des deux millions d'euros.

Moins de 35.000 adhérents à jour ? Côté adhérents, la situation n'est guère meilleure. Selon le quotidien, le RN ne compterait aujourd'hui que 31.000 adhérents à jour de cotisation, bien moins que le chiffre de 83.000 personnes avancé à la veille de la présidentielle. Une désertion que les cadres imputent à l'atonie d'une année sans élections, mais aussi à des soucis techniques pour le renouvellement des adhésions en ligne rencontrés pendant plusieurs mois.

Reste qu'avec une base militante active aussi réduite, la question de la manne financière des cotisations se pose pour cette année 2018. Mais c'est aussi l'impression d'un manque de dynamisme qui embête les cadres du parti. "Pendant six ans, on a connu une progression continue, et que pour la première fois, la machine s'est arrêtée", regrette Jean-Lin Lacapelle. Si la justice rejette le recours déposé par Marine Le Pen, elle pourrait se gripper davantage.