Pécresse défend sa présence à la manifestation contre les prières de rue à Clichy

Le 10 novembre, une centaine d'élus ceints de leur écharpe tricolore avaient tenté d'empêcher des fidèles musulmans de faire leur prière dans la rue.
Le 10 novembre, une centaine d'élus ceints de leur écharpe tricolore avaient tenté d'empêcher des fidèles musulmans de faire leur prière dans la rue. © GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
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avec AFP , modifié à
Valérie Pécresse a affirmé jeudi que le sujet n'était pas la manifestation contre les prières de rue, mais "celui du silence et de l'impuissance d'un Etat chargé de l'organisation du culte".

Valérie Pécresse a justifié jeudi sa présence début novembre à une manifestation d'élus contre des prières de rue à Clichy-la Garenne, par la volonté de dénoncer "l'impuissance de l'Etat" face à un "rapport de force entre une association et une collectivité". Interrogée par le groupe AES (Alternative écologiste et sociale) sur sa "présence active, aux côtés d'élus du Front national" à cette manifestation qui "participe à une instrumentalisation" et "une stigmatisation de la population musulmane", Valérie Pécresse a affirmé que le sujet n'était pas la manifestation contre les prières de rue, mais "celui du silence et de l'impuissance d'un Etat chargé de l'organisation du culte, et qui refusait de prendre ses responsabilités".

Un rapport de force entre une association et une mairie. "Je continuerai à être partout où j'ai le sentiment que la République recule", a-t-elle déclaré, soulignant qu'il s'agissait à Clichy "d'un rapport de force entre une association et une mairie". "Nous n'accepterons pas qu'aujourd'hui l'espace public soit privatisé pour faire pression sur les maires", a ajouté Valérie Pécresse. Grâce à cette manifestation, "le ministre de l'Intérieur s'est réveillé. C'est réglé, c'est grâce à cette manifestation", a-t-elle affirmé.

Une manifestation le 10 novembre. Le 10 novembre, une centaine d'élus ceints de leur écharpe tricolore avaient tenté d'empêcher des fidèles musulmans de faire leur prière dans la rue. Ces derniers protestaient depuis mars contre la fermeture de leur lieu de culte dans le centre de Clichy, accusant le maire de ne pas leur proposer de terrain adapté pour qu'ils puissent y construire un nouveau local. Le maire faisait valoir qu'une mosquée existait déjà dans le nord de la commune et pouvait les accueillir, ce qu'ils contestent arguant qu'elle est excentrée, mal desservie par les transports en commun et trop exiguë. Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb avait finalement affirmé que les prières de rues seraient empêchées. La situation s'est depuis normalisée à Clichy, à la suite de discussions.