Pascal Cherki : "Nous sommes très déterminés" face à la loi Travail

Pascal Cherki sur Europe 1.
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G.M.

Le député socialiste frondeur a appelé le gouvernement à négocier et à trouver un compromis avec les organisations syndicales.

La contestation de la loi Travail se poursuit. Au lendemain d'une journée de mobilisation nationale contre le texte, et alors que le blocage des raffineries et de certains dépôts de carburant continue, le député socialiste frondeur Pascal Cherki était l'invité de la Matinale d'Europe 1, vendredi. Celui qui se présente comme "un socialiste qui ne renonce pas", est revenu sur le blocage et ses attentes et se dit "très déterminé".

"Quand on est un gouvernement de gauche..." "Depuis le début, nous disons que le projet de loi (Travail) est assez mal rédigé et assez mal négocié, et qu'il allait entraîner des crispations très importantes", a expliqué Pascal Cherki. "La sagesse aurait commandé de le retirer, c'était au départ notre position, mais le gouvernement ne l'a pas souhaité", rappelle-t-il. Pour le député frondeur, il faut désormais trouver un compromis, "non pas avec nous (les députés), mais avec les organisations syndicales qui sont actuellement mobilisées". "Sur les trois principales confédérations syndicales, deux sur trois sont frontalement opposées au texte", rappelle le député pour qui "quand on est un gouvernement de gauche, on prend cet élément en considération et on essaye de trouver un compromis honorable".

Le PS a soutenu de tels blocages dans le passé. Interrogé sur les méthodes des syndicats et notamment de la CGT, Pascal Cherki explique que "la CGT réagit avec des méthodes qui sont celles d'un syndicat, que l'on peut apprécier ou pas". Et de rappeler : "Il y a eu des fois où, sous des gouvernements de droite, les syndicats avaient recours à ces méthodes-là et quand nous étions dans l’opposition, nous les soutenions". Pour le député frondeur, il est désormais nécessaire de trouver "un compromis" alors que certaines dispositions de la loi Travail pourraient, selon lui, "développer un dumping social". "Les députés qui sont opposés à la rédaction de l'article 2, ce n'est pas parce que nous sommes contre les accords d'entreprise, c'est parce que l'on veut qu'il y ait une hiérarchie des normes", détaille-t-il. Pour Pascal Cherki, si l'article 2 était vidé de sa substance, le texte deviendrait acceptable. 

Ne pas être "à côté de ses pompes". Le député estime également qu'il y a "un travail à faire sur le périmètre du licenciement économique". Pour autant, il juge que le texte contient également "des choses utiles" et notamment la garantie jeune et le compte personnel d'activité. Pour lui, "le contenu de cette loi Travail ne mérite pas cet état de tension". Face à la détermination affichée du gouvernement, le député socialiste a appelé "toutes celles et tous ceux qui, dans ce pays, sont dans une posture d'être droit dans leurs bottes de ne pas être à côté de leurs pompes". "Nous sommes très déterminés, nous sommes déterminés à travailler à une négociation et je suis déterminé à ce que les lois qui soient adoptées soient des lois qui soient utiles aux salariés de ce pays", a conclu le député PS.