Oui, Macron au second tour c’est possible

Emmanuel Macron inquiète à gauche comme à droite.
Emmanuel Macron inquiète à gauche comme à droite. © KENA BETANCUR / AFP
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Antonin André, chef du service politiuqe d'Europe 1 , modifié à
Silencieux depuis les fêtes, Emmanuel Macron fera sa rentrée vendredi dans la Nièvre, sur les terres d’élection d’un certain François Mitterrand. Même silencieux, le candidat inquiète ses adversaires à la présidentielle.

Il y a en cette rentrée une obsession Macron. Tout le monde en parle dans les équipes des principaux candidats à la présidentielle. L’ancien protégé de François Hollande continue de grimper dans les sondages, mais surtout, une image a frappé les esprits, celle de son meeting de la porte de Versailles. Réunir 10.000 personnes, un samedi 10 décembre en plein rush des courses de Noël, et de surcroît sans un parti politique… il s’est passé quelque chose.

"Comment on l’arrête ?". Emmanuel Macron est passé de la baudruche au granit. Il est devenu un sujet pour l’équipe de François Fillon, sur le thème "comment on l’arrête ?". Dans les rangs des Républicains, on en vient à prier pour une candidature de François Bayrou à la présidentielle, afin de grappiller quelques voix à l’ancien ministre de l’Economie.  

Un recours pour les socialistes socio-démocrates. Au FN aussi, Emmanuel Macron est un sujet : il capte un électorat "oublié" ou dégoutté de la politique, celui que Marine le Pen cherche à séduire et c’est une des raisons qui la pousse à entrer en campagne plus tôt qu’elle ne l’avait prévu. Au PS, des cohortes d’élus et de militants à tendance sociale-démocrate sont prêts à courir chez Emmanuel Macron en cas de victoire d’un Arnaud Montebourg ou d’un Benoît Hamon, jugés trop à gauche.

Le scénario de 1969. Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle, pas un de ses concurrents n’aurait misé un euro sur cette hypothèse il y a un an. Pas même Emmanuel Macron. Et pourtant, il y a un précédent assez troublant. L’année où l’homme a marché sur la Lune, l’année où Le général de Gaulle, chassé par référendum, s’est retiré : 1969, la présidentielle oubliée. Georges Pompidou, candidat de droite, est archi-favori. Il arrive en tête au premier tour, tandis que le candidat populiste, en l’occurrence le communiste Jacques Duclos que tout le monde voyait au second tour – comme Marine le Pen aujourd’hui –, est battu au profit d’un centriste inattendu, incarnation du renouveau : Alain Poher. Personne ne l’avait anticipé. Quant au candidat de la SFIO, l’ancien parti socialiste, il agonise à 5%. Le PS renaîtra deux ans plus tard au congrès d’Epinay.

Les ressemblances entre les deux présidentielles sont troublantes et les différents protagonistes de 2017 l’ont bien en tête. Ce précédent nous montre que la qualification d’Emmanuel Macron pour le second tour n’aurait rien d’extraordinaire. Elle est désormais possible.