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R.Da. , modifié à
Le nouveau patron du PS refuse d'instrumentaliser la colère des cheminots, alors même que son parti tient les 7 et 8 avril son congrès de refondation. 
INTERVIEW

Le Parti socialiste semble faire figure de spectateur face à la grogne des cheminots. Le nouveau premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a été exfiltré du cortège sous les hués lors de la première journée de mobilisation, le 22 mars, tandis que Jean-Luc Mélenchon, leader de la France insoumise ou encore Olivier Besancenot, le fondateur du NPA, battent le haut du pavé depuis le début de la mobilisation. "Le mouvement social n'est pas le congrès de réunification des gauches. Ce n'est pas le moment où les partis de gauche viennent se placer en tête de cortège pour instrumentaliser une manifestation dans laquelle il y a des gens qui ne se reconnaissent pas forcément dans nos combats", a voulu plaider le patron des députés PS vendredi, au micro de la matinale d'Europe 1, pour justifier la discrétion de son parti.

Pas de récupération politique. "Il y a un mouvement social, né en dehors des partis politiques, et qui cherche aujourd'hui à faire entendre des revendications qui sont des revendications qui expriment une vision du service public. Nous soutenons ce mouvement mais nous ne voulons pas l'instrumentaliser", explique encore Olivier Faure. "Ce serait une erreur de vouloir placer tout le monde derrière nous et de donner le sentiment qu'il y a une récupération politique, à un moment où il faut, au contraire, élargir la base de cette contestation pour pouvoir faire front à un gouvernement qui se délecte du fait d'avoir fasse à lui l'extrême gauche, ce dont il tire argument", assure le député de Seine-et-Marne.

L'échec des insoumis. "Ce n'est pas l'extrême gauche qui défile aujourd'hui, ce sont les Français, les usagers, les cheminots", martèle Olivier Faure, taclant au passage les tentatives de capitalisation de certains responsables politiques. "J'observe que lors de la phase précédente, avec les ordonnances sur la loi Travail, lorsque Jean-Luc Mélenchon et les insoumis ont souhaité être les cornacs de cette manifestation, lorsqu'il ont souhaité diriger le mouvement social, et bien ça l'a plutôt asphyxié", veut-il rappeler.

Un PS en reconstruction. Il faut dire aussi qu'à la veille de son congrès de refondation, le PS cherche encore à s'accorder, et peine à trouver un pupitre au sein du concert de l'opposition. "Sans le Parti socialiste comme force centrale capable de rassembler du centre-gauche jusqu'à la gauche de la gauche, c'est toute la gauche qui disparaît", estime Olivier Faure. "Si un jour on veut avoir à nouveau une gauche capable de gouverner, capable de répondre aux attentes de ceux qui en ont besoin, et bien cela suppose de reconstruire une grande force centrale", conclut-il.