Le "non" l'a finalement emporté de peu en Nouvelle-Calédonie. 1:38
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avec AFP , modifié à
Le "non" à l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie l'emporte avec 53,26% des suffrages, selon les résultats définitifs du deuxième référendum diffusés dimanche à la mi-journée. "J'accueille cette marque de confiance dans la République avec un profond sentiment de reconnaissance", a réagi Emmanuel Macron. 

Le non à l'indépendance recule mais l'emporte en Nouvelle-Calédonie, selon les résultats définitifs du deuxième référendum d'autodétermination publiés dimanche à la mi-journée. Le "non" est ainsi victorieux à 53,26% des suffrages. Il y a deux ans, le non l'avait emporté à 56,7%, contre 43,3% pour le oui, un résultat qui était à l'époque considéré comme plus serré qu'anticipé. L'écart se resserre donc avec les indépendantistes (46,74%), pour ce scrutin marqué également par une participation historique qui s'élève à 85,64% (+4,5 pts).

Macron "accueille ces résultats avec humilité"

Emmanuel Macron a dit accueillir cette victoire du "non" "avec un profond sentiment de reconnaissance" et d'"humilité" lors d'une allocution solennelle à l'Elysée. "Les électeurs se sont exprimés, ils ont majoritairement confirmé leur souhait de maintenir la Nouvelle-Calédonie dans la France. En tant que chef de l'État, j'accueille cette marque de confiance dans la République avec un profond sentiment de reconnaissance. J'accueille également ces résultats avec humilité", a déclaré le président de la République.

Près de 180.598 électeurs de cet archipel français, colonisé en 1853 et disposant d'importantes réserves de nickel, étaient invités à répondre à la question : "voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ?".

Vers un troisième référendum avant 2022 ? 

Selon l'accord de Nouméa, signé en 1998, un troisième référendum est possible d'ici à 2022. "C'est à vos élus du Congrès de le décider. L'État, fidèle à sa parole, se tient prêt à l'organiser, si c'était leur choix", a souligné Emmanuel Macron. "L'avenir c'est aussi la préparation (...) de la sortie de l'accord de Nouméa, qui interviendra d'ici 2022. A terme, les dispositions transitoires inscrites dans la Constitution devront soit céder la place à des dispositions pérennes, si le choix du maintien dans la République est confirmé, soit être retirées si la Nouvelle-Calédonie choisit l'indépendance. Il nous revient tous ensemble de préparer cet avenir", a-t-il ajouté.

"Nous savons aujourd'hui que nous sommes à la croisée des chemins. Nous avons devant nous deux années pour dialoguer et imaginer l'avenir et pas seulement l'avenir institutionnel. Embrasser l'ensemble de ce qui permet de bâtir un nouveau projet sera au cœur des initiatives que prendra le gouvernement dans les prochains jours", a conclu le chef de l'Etat.

Les partisans de la Calédonie française anxieux

"Quand vous êtes à trois points d’une possibilité de sortir de la France vous ne voyez pas les choses de la même façon", lâche le député loyaliste Philippe Gomès, au micro d'Europe 1, constatant que l'écart entre les deux référendum s'est rétréci. Pour lui, la victoire obtenue ce dimanche a un goût amer : "La Calédonie française est aujourd’hui fragilisée, les tenants du 'oui' à l’indépendance ont réussi à  conquérir de nouvelles terres."

Pierre Chanel Tutugoro, secrétaire général de l’Union calédonienne, dresse un constat similaire mais demeure quelque peu déçu par le résultat final : "On avait la plus grande réserve de voix au niveau des abstentionnistes et on s’est donné tous les moyens pour aller les chercher. On espérait faire plus parce que l’on pensait que les lignes allaient bouger dans les autres communautés, pour nous permettre de faire plus de 50%... ou de s’en approcher."