gérard larcher 2:03
  • Copié
Rémi Duchemin , modifié à
Au lendemain du drame de Mirepoix-sur-Tarn, où l’effondrement d'un pont Le président du Sénat s'est appuyé mardi sur Europe 1 sur un rapport sénatorial rendu en juillet dernier pour dénoncer le manque de moyens alloués par l'Etat à l'entretien des ponts dans le pays. 
INTERVIEW

Au lendemain de l’effondrement d’un pont à Mirepoix-sur-Tarn, qui a fait deux morts, l’heure est certes encore à l’émotion, mais les premières questions, aussi, se posent. En juillet dernier, dans la foulée de la catastrophe du pont routier de Gênes, en Italie, un rapport sénatorial intitulé "Sécurité des ponts, éviter un drame", alertait sur l’état de ces infrastructures en France. "Nous n’avons pas le budget de l’entretien", a dénoncé Gérard Larcher, le président du Sénat, mardi sur Europe 1. "Nous avons désinvesti, sous-investi dans l’entretien d’ouvrages d’art."

"On ne connaît pas exactement le nombre de ponts dans notre pays. Sans doute autour de 250.000. 28.000 dépendent de l’Etat, dont la moitié directement de l’Etat. Et nous n’avons pas le budget de l’entretien. Le rapport l’estime au minimum à 120 millions. Nous ne mettons cette année, malgré un effort budgétaire qu’un peu moins de 80 millions", a développé Gérard Larcher. "Il y a aussi les ponts des communes, des intercommunalités, pour lesquels il n’y a plus ingénierie d’Etat. C’est un sujet dont les maires parlent souvent. Il faudrait chaque année 130 millions d'euros", a poursuivi le président du Sénat. 

"Plan Marshall"

Gérard Larcher s’est appuyé sur le rapport sénatorial pour proposer des solutions. D'abord : "la réactivation du fonds que nous avions connu après le drame du tunnel sous le Mont-Blanc", a plaidé le président du Sénat. En 1999, un incendie avait causé la mort de 39 personnes dans le tunnel entre la France et l'Italie, et l'ensemble des tunnels de France avait été examiné et remis en état. 

Autre solution : "Nous savons qu’il faut 130 millions par an pendant dix ans pour remettre les ponts à niveau. Nous avons plus des ponts qui pour l’Etat ont été construits juste après la guerre, qui arrivent en fin de vie, et qui nécessitent un plan exceptionnel", a estimé Gérard Larcher. "Voilà pourquoi, même si le mot est parfois un peu répétitif, le rapport sénatorial parlait d’un vrai plan Marshall, comme le plan Marshall avait reconstruit les ponts après la Deuxième Guerre mondiale."