"Nos soignants n’ont toujours pas de masques", alerte le président des maires de Guyane avant la visite de Jean Castex

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Invité dimanche de la matinale d'Europe 1, à quelques heures d'une visite du Premier ministre en Guyane, David Riché, le président de l’Association des maires de ce territoire d'Amérique du Sud, a tenu à alerter sur la situation sanitaire alors que l'épidémie de coronavirus n'a pas encore atteint son pic dans la région. 
INTERVIEW

Le premier ministre Jean Castex est attendu en milieu de matinée en Guyane, toujours placée en zone rouge en raison de l’épidémie de coronavirus. Le chef de gouvernement a toutefois déjà évacué l’hypothèse d’une reconfinement strict de ce territoire d’Amérique du Sud, encore évoqué il y a quelques semaines. "Les chiffres, paraît-il, diminuent. Moi, je n’en suis pas certain. On en est à notre 26ème décès et on frôle les 6.000 cas", pointe au micro d’Europe 1 David Riché, le président de l’Association des maires de Guyane, qui avait demandé par courrier, début juin, un reconfinement.

"Je salue la venue du Premier ministre puisqu’il vient accompagné du ministre de la Santé et du nouveau ministre des Outre-Mer", poursuit cet élu. "Je crois que c’est un signal fort qu’il nous témoigne, mais au-delà du symbole, nous attendons des actes forts, aussi bien en matière sanitaire que face au retard structurel, que le Premier ministre reconnait lui-même", avertit David Riché.

"Sanitairement, la Guyane, c’est le tiers monde"

"On se sent abandonné", lâche ce maire. "Sanitairement, la Guyane, c’est le tiers monde", alerte-t-il. "Les élus de Guyane […] vont remettre au Premier ministre une motion de revendication, également signée par un syndicat, car nous sentons que nous n’avons pas toutes les réponses à nos besoins. Nous demandons un dépistage massif de la population, nous demandons des lits supplémentaires en réanimation, des masques FFP2 que nos soignants hospitaliers n’ont même pas", déplore ce maire. "La stratégie de l’Etat était d’attendre que la vague passe dans l’Hexagone avant d’amener des renforts en Guyane. Nos soignants n’ont toujours pas de masques", relève-il. "J’espère que le Premier ministre pourra faire bouger les lignes."